Les salaires nominaux, en hausse depuis 2017, ont également reculé, de 0,2% en moyenne.
Les salaires ont baissé de manière générale en Suisse l’année dernière par rapport 2020. En termes réels, c’est à dire ajustés des effets de l’inflation, ils se sont érodés de 0,8%, après avoir progressé les deux années précédentes (+1,5% en 2020 et +0,5% en 2019).
Les salaires nominaux, en hausse depuis 2017, ont également reculé de 0,2% en moyenne. Pour les principales conventions collectives de travail (CCT) recouvrant près d’un demi-million de personnes salariées, en revanche, l’évolution a été positive (+0,4%), précise l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans son indice publié mercredi.
Dans le secondaire (-0,5%), la baisse nominale la plus marquée est celle signalée dans les industries chimiques et pharmaceutiques (-3,1%), la fabrication de produits informatiques et d’équipement électronique, ainsi que l’horlogerie (-1,1%) et la fabrication de machines et matériels de transport (-1,0%).
Au contraire, la réparation et l’installation (+2,1%) ainsi que les industries extractives, la production et distribution d’énergie et d’eau et la gestion des déchets (+0,5%) ont tiré leur épingle du jeu.
Dans le tertiaire (-0,1%), les arts, les spectacles et les activités récréatives ont essuyé la plus forte contraction (-3,3%) en raison des mesures anti-COVID, de même que les activités informatiques et les services d’information (-3,1%), même si dans ce cas le recul est à mettre sur le compte de l’engagement de nouveau personnel avec moins d’années d’ancienneté, précise l’OFS.
Les salariés actifs dans les branches de l’administration publique (+2,1%), l’édition, l’audiovisuel et les télécommunications (+0,7%), ainsi que les services administratifs et de soutien (+0,5%) ont vu leur rémunération s’étoffer.
Compte tenu d’une inflation de 0,6%, essentiellement induite par le renchérissement des produits pétroliers et des loyers, les salaires réels se sont érodés de 1,1% pour le secteur secondaire et de 0,7% pour le tertiaire. Seuls trois domaines - administration publique (+1,5%), autres industries manufacturières (+1,5%) et édition, audiovisuel, diffusion et télécommunications (+0,1%) - ont échappé à cette tendance.
En termes nominaux, les rémunérations des femmes et des hommes ont connu une évolution divergente en 2021. Alors que les salaires des premières ont augmenté de 0,6%, ceux des seconds ont baissé de 0,7%, une première sur près de 30 ans.
Les augmentations plus élevées ont été enregistrées pour les salariées de l’administration publique (+3,7%) et dans les services administratifs (+0,6%). «Cette évolution différenciée des salaires nominaux des hommes et des femmes réduit progressivement l’écart salarial moyen entre hommes et femmes», fait remarquer l’OFS.
Bien que le niveau du salaire médian des deux sexes ait progressé par rapport à 2020, la différence reste importante entre les 6’900 francs de rémunération mensuelle versée aux travailleurs masculins et à peine plus de 6’000 francs pour leurs homologues féminines.