Fort de ses succès financiers des cinq dernières années, le groupe de haute technologie français Thales mise sur une hausse de sa rentabilité allant jusqu’à 14% à l’horizon 2028, selon des prévisions dévoilées à l’occasion de sa journée investisseurs jeudi.
Pour la période 2024-2028, Thales se fixe de nouveaux objectifs financiers avec l’augmentation de sa rentabilité à 13-14% en 2028, contre 11,6% en 2023.
La croissance du chiffre d’affaires annuelle moyenne se situerait dans une marge de 5 à 7% en organique, à périmètre et taux de change constants. En 2023 le chiffre d’affaires a progressé à 10,9% en croissance organique.
«Depuis notre dernière journée investisseurs en 2019, Thales a évolué avec succès dans un environnement géopolitique d’une complexité sans précédent» en renforçant les segments défense et aérospatial et en développant les activités de cybersécurité, a souligné le PDG de Thales Patrice Caine, cité dans le communiqué.
«La solide plateforme que nous avons construite avec des positions de leadership uniques sur nos trois marchés, notre capacité à innover et à anticiper les ruptures technologiques ainsi que notre important portefeuille de produits premium nous permettent d’envisager avec confiance le prochain chapitre d’une croissance accélérée et durable», a-t-il ajouté.
M. Caine s’est dit confiant concernant l’avenir du secteur spatial qui souffre face à la baisse de la demande pour les satellites européens de télécommunication.
La constellation Starlink d’Elon Musk (SpaceX) «a perturbé nos clients et a secoué le marché des constructeurs des satellites», a-t-il souligné lors d’un point de presse. Le défi pour les années à venir est de «remettre l’entreprise à des proportions du marché des télécoms qui, effectivement, est moins important» que les années passées, a-t-il ajouté.
«Pour autant, il y aura toujours besoin de satellites géostationnaires et d’autres constellations que Starlink, donc il y a tout à fait un marché des télécoms civils», selon le PDG de Thales.
La récente décision de la Commission européenne de relancer sa constellation de satellites Iris² avec un réseau de plus 290 satellites multi-orbitaux est «une bonne illustration de la volonté de la Commission d’avoir sa propre infrastructure spatiale, de ne pas dépendre des solutions américaines, et c’est positif pour un acteur comme Thales», a-t-il conclu.