Le Brésil, second exportateur d’acier vers les Etats-Unis, ne compte pas lancer de représailles après l’entrée en vigueur de droits de douane de 25% décidés par Donald Trump dans ce secteur, a annoncé mercredi le ministre brésilien de l’Economie.
«Nous n’allons pas procéder ainsi, sur orientation du président» Luiz Inacio Lula da Silva, a déclaré le ministre Fernando Haddad à des journalistes qui lui demandaient si le Brésil allait décider de mesures de rétorsion.
En pleine période de tensions commerciales avec Washington, le président de gauche brésilien a appelé à «beaucoup de calme en ce moment», a rapporté M. Haddad.
«Nous avons déjà négocié dans des conditions plus défavorables que celles-ci», a dit le ministre après une réunion à Brasilia avec des représentants du secteur sidérurgique, qui lui ont présenté des propositions pour protéger l’industrie brésilienne.
Selon lui, au cours de la réunion ont été soulevés des arguments «très solides» mettant en évidence que les Etats-Unis «n’ont rien à gagner» avec l’augmentation des taxes pour le Brésil, car le commerce bilatéral est «très équilibré».
Les nouveaux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le président américain sont devenus effectifs à minuit pour tous les pays fournisseurs des Etats-Unis.
Le Brésil a exporté en 2024 4,08 millions de tonnes d’acier vers les Etats-Unis, dont il est deuxième fournisseur après le Canada.
La balance commerciale entre les deux pays s’élève à quelque 80 milliards de dollars, avec un excédent de 200 millions de dollars favorable aux États-Unis.
Mi-février, Lula avait averti qu’il y aurait «réciprocité» de la part de son pays face à l’augmentation des droits de douane sur l’acier.
Mais la première puissance économique d’Amérique latine a annoncé la semaine dernière avoir entamé un dialogue avec l’administration américaine à ce sujet.
Lors d’une conversation téléphonique vendredi, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, et le représentant de la Maison Blanche au Commerce, Jamieson Greer, ont convenu de créer «un groupe de travail (...) pour traiter des questions tarifaires», a indiqué le ministère brésilien des Affaires étrangères.