Taxe carbone: la cheffe du FMI suggère un «prix plancher» pour le G20

AWP

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«Plus de 60 systèmes de tarification ont été mis en oeuvre. Mais le prix mondial moyen est actuellement de 2 dollars la tonne», a déploré Kristalina Georgieva.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva a appelé jeudi les pays du G20 à imposer «un prix plancher» en matière de taxe carbone pour limiter véritablement la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.

«Plus de 60 systèmes de tarification ont été mis en oeuvre. Mais le prix mondial moyen est actuellement de 2 dollars la tonne», a déploré Mme Georgiva dans un discours prononcé à l’occasion du Sommet sur le climat organisé par les Etats-Unis, qui s’est ouvert virtuellement jeudi.

Le FMI avait chiffré en 2019 que la taxe carbone devait être portée à 75 dollars la tonne d’ici 2030 pour parvenir à réduire les émissions conformément aux objectifs de l’accord de Paris.

«En raison de l’urgence à agir, nous proposons un prix plancher international du carbone parmi les grands émetteurs, comme le G20», a-t-elle ajouté.

Elle relève que se concentrer sur un prix minimum du carbone «parmi un petit groupe de grands émetteurs pourrait faciliter un accord, couvrant jusqu’à 80% des émissions mondiales».

La patronne du FMI préconise que ce prix plancher soit «pragmatique et équitable», c’est-à-dire «avec des prix différenciés pour les pays à différents niveaux de développement économique».

«Il peut être mis en oeuvre par le biais de taxes sur le carbone, de systèmes d’échange de carbone ou de mesures équivalentes qui correspondent aux préférences politiques locales», a-t-elle souligné.

Mme Georgieva note qu’il faut saisir «l’élan» actuel, donnant l’exemple de nombreuses entreprises qui utilisent désormais un prix fictif du carbone dans leurs modèles.

Une taxe carbone «robuste» là où elle a été mise en oeuvre comme en Suède (quelque 127 dollars) a fait la preuve de son efficacité pour faire progresser les investissements dans les énergies renouvelables, la mobilité électrique, les bâtiments économes en énergie, le reboisement et d’autres activités respectueuses du climat, a également argué la dirigeante.

L’augmentation du prix de la taxe carbone combinée à une hausse des investissements dans les infrastructures vertes pourrait en outre augmenter le Produit intérieur brut mondial de 0,7% par an au cours des 15 prochaines années et «créer des millions d’emplois nouveaux».

Le sommet climat, à l’initiative du président américain, réunit virtuellement une quarantaine de chefs d’Etats dont le président chinois Xi Jinping ou encore russe Vladimir Poutine.

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