Systèmes de paiement: la BCE met en garde contre Facebook & Cie

AWP

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Le membre du directoire Fabio Panetta craint notamment que les géants de la tech ne restreignent, plutôt que n’augmentent, le choix offert aux consommateurs.

Les géants du numérique comme Facebook présentent un «risque considérable» en Europe en raison de leurs efforts pour lancer des monnaies numériques, a jugé vendredi un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

«S’ils ne sont pas bien régulés, les géants de la tech peuvent présenter un risque considérable d’un point de vue économique et social, et ils pourraient restreindre, plutôt qu’augmenter, le choix offert aux consommateurs», a déclaré Fabio Panetta lors d’un discours à Francfort dans le cadre d’une conférence de la Bundesbank.

Conséquence de la pandémie de coronavirus, les méthodes de paiement dématérialisées sont de plus en plus recherchées en Europe - une évolution qui devrait persister, selon M. Panetta.

Pour le banquier italien, s’appuyer sur des solutions importées «renforce le risque que des données personnelles soient détournées pour une utilisation commerciale», mettant en danger la vie privée et la compétition.

Par ailleurs, les systèmes de paiements européens «pourraient devenir dépendant de technologies inventées et gérées d’ailleurs», les rendant plus vulnérables, notamment face à des cyberattaques.

Très observé, Facebook travaille actuellement sur un projet de monnaie numérique, baptisée «libra», qui doit permettre aux clients des transferts de fonds rapides et peu chers.

Les nouvelles offres «pourraient être des solutions de paiement efficaces» mais également «endommager la compétition, la protection des données, la stabilité financière et même la souveraineté monétaire», a averti M. Panetta.

Pour accompagner l’explosion des paiements dématérialisés, la BCE planche sur un «euro numérique», qui serait une forme électronique de monnaie de banque centrale, existant parallèlement aux espèces.

La consultation, destinée à connaître les attentes du grand public, du secteur financier et des institutions, va durer trois mois et des «tests» seront menés pendant six mois.

La BCE décidera ensuite «vers la mi-2021» de mettre en chantier ou pas l’euro numérique.

Début novembre, Paris, Berlin, Rome, Madrid et La Haye avaient exigé des règles très strictes pour le déploiement de cryptomonnaies sur le sol européen.

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