Sous pression, Facebook durcit sa politique de modération

AWP

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Le réseau social va interdire davantage de types de messages haineux dans les publicités.

Facebook a pris un tournant vendredi sur la modération des contenus: le réseau social va interdire davantage de types de messages haineux dans les publicités et prévoit d’ajouter des avertissements aux publications problématiques qu’il laisse en ligne.

La plateforme retirera désormais les pubs qui affirment que les personnes de certaines origines, ethnies, nationalités, genre ou orientation sexuelle représentent une menace pour la sécurité ou la santé des autres, a indiqué le patron Mark Zuckerberg dans un discours sur son profil Facebook.

Le réseau fait face depuis plusieurs semaines à une pression croissante de la part de militants des droits humains, ainsi que d’une partie de ses employés, utilisateurs et clients pour modérer de façon plus intransigeante les contenus haineux.

Des organisations de la société civile américaine, dont la Ligue antidiffamation (ADL) et l’Association nationale pour l’avancement des personnes de couleur (NAACP) ont ainsi appelé les annonceurs à boycotter Facebook en juillet, pour obtenir une meilleure régulation des groupes y incitant à la haine, au racisme ou à la violence.

Dont acte: le géant de l’agroalimentaire et des cosmétiques Unilever, la société américaine de télécoms Verizon, le glacier Ben & Jerry’s (Unilever), les fabricants d’articles de loisirs en plein air Patagonia, North Face et REI, ainsi que l’agence de recrutement Upwork ont répondu présent.

Mark Zuckerberg est intervenu vendredi sur la préparation de la plateforme à l’approche de la présidentielle de novembre et a assuré que les mesures prises venaient «directement de retours de la part d’organisation de défense des droits».

«Les élections de 2020 s’annonçaient déjà bouillantes, et c’était avant de faire face aux complexités additionnelles liées à la pandémie et aux manifestations pour la justice raciale dans tout le pays», a-t-il remarqué en préambule.

Il s’est engagé à ce que ses équipes soient mobilisées pour contrer toute tentative de manoeuvres de suppression du vote (notamment des minorités).

Et il est revenu, sans le mentionner explicitement, sur l’incident qui a suscité une levée de boucliers contre son réseau.

Contrairement à Twitter, Facebook a refusé d’intervenir sur des messages polémiques du président fin mai, un sur le vote par correspondance (qu’il assimilait à de la fraude électorale) et un autre sur les manifestations et émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc à Minneapolis.

Twitter avait choisi de masquer les propos du président, et de réduire leur circulation potentielle, tout en les laissant disponible à la consultation.

Facebook sort désormais de sa politique du retrait ou rien, et adopte une position à mi-chemin.

«Les utilisateurs pourront partager ces contenus pour le condamner (...) mais nous ajouterons un avertissement pour dire aux gens que le contenu qu’ils partagent peut enfreindre nos règles», a précisé Mark Zuckerberg.

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