Sika choie ses actionnaires et promet de poursuivre sa croissance

AWP

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Le chiffre d’affaires a progressé de 13,4% ou 15,8% en monnaies locales pour atteindre 10,49 milliards. Ses actionnaires se verront offrir un dividende de 3,20 francs par action, contre 2,90 francs au titre de 2021.

Le chimiste de la construction Sika a sans surprise étoffé tant son excédent opérationnel que son bénéfice net l’an dernier, à la faveur d’une vigoureuse croissance de ses recettes. La direction promet de maintenir l’entreprise sur la voie de la croissance à moyen terme, évoquant la marque des 15 milliards de francs de recettes à terme après avoir franchi celle des 10 milliards 2022.

L’excédent d’exploitation avant charges d’intérêts et d’impôts (Ebit) a crû parallèlement aux ventes de 13,5% à 1,58 milliard de francs, tandis que la marge afférente s’est enrobée d’une dizaine de points de base à 15,1%. Le bénéfice net, lui, a enflé de 10,9% à 1,16 milliard, détaille le compte-rendu diffusé vendredi. Les actionnaires se verront offrir un dividende de 3,20 francs par action, contre 2,90 francs au titre de 2021.

La marge Ebit s’inscrit dans le haut de l’étroite fourchette de 15,0 à 15,1% articulée par les prévisionnistes consultés par l’agence AWP. Le reste de la copie s’avère peu ou prou conforme aux attentes.

Sika souligne au passage que l’année dernière aura été marquée par le renchérissement des matières premières partout sur la planète, ainsi que par un ralentissement généralisé dans la construction au deuxième semestre. Discipline budgétaire, optimisation des processus, synergies nouvelles et produit de la cession des activités européennes dans les revêtements de surface auront toutefois permis de compenser en grande partie ces handicaps.

Croissance en trompe l’œil

Connu depuis mi-janvier, le chiffre d’affaires a progressé de 13,4% ou 15,8% en monnaies locales pour atteindre 10,49 milliards. Le directeur général (CEO) Thomas Hasler a reconnu en conférence de presse que cette croissance avait été alimentée essentiellement par les adaptations tarifaires. «Les volumes se sont légèrement contractés», a indiqué le responsable.

Officiellement abandonné en janvier pour l’année écoulée, l’objectif de faire progresser la rentabilité plus rapidement que les ventes demeure par contre valable pour l’exercice entamé, hors effets liés à l’acquisition de la division étanchéité MBCC du concurrent allemand BASF. Sika vise en outre une croissance de 6 à 8% en monnaies locales, conformément à sa feuille de route à moyen terme qui parviendra à échéance en fin d’année.

Les adaptations de prix prévues pour l’année en cours doivent contribuer à hauteur de 3 à 4 points de pourcentage à la croissance, quand les acquisitions complémentaires apporteront vraisemblablement 1,5 point, a détaillé le patron.

Appétit inassouvi

La finalisation du rachat de MBCC, convenu fin 2021 pour 5,5 milliards de francs, reste agendée au premier semestre de l’année en cours. Cette opération doit faire affluer deux milliards de francs de recettes supplémentaires sur un rythme annualisé et contribuer ainsi à assouvir les ambitions de la direction à plus longue échéance.

Thomas Hasler a confié à AWP viser à moyen terme un chiffre d’affaires de 15 milliards, en avant-goût de la présentation de la prochaine feuille de route stratégique pour 2028 dont la présentation est agendée à début octobre.

Les analystes saluent une rentabilité en 2022 marginalement supérieure à leurs expectatives et applaudissent surtout la confiance affichée par la direction pour la suite des affaires.

La reprise de MBCC risque toutefois de peser sur les marges dans l’immédiat, avant de commencer à générer des synergies concrètes dès 2024, considère la Banque cantonale de Zurich.

En début d’après-midi, la nominative Sika s’appréciait de 4,1% à 274,70 francs et se maintenait solidement en tête d’un SMI en retrait de 0,11%.

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