Santésuisse dévoile ses remèdes pour endiguer la hausse des coûts

AWP

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Le lobby des assurances exige de baisser le prix des médicaments et propose d’augmenter la franchise minimale de l’assurance de base de 300 à 500 francs.

A une semaine de la publication des primes 2019, santésuisse a dévoilé ses remèdes pour endiguer la hausse des coûts de la santé. L’association en appelle à la responsabilité des assurés, des médecins, des hôpitaux et de la Confédération.

Les primes maladie devraient enregistrer l’an prochain une croissance probablement inférieure à 3%, a annoncé mercredi santésuisse devant les médias à Berne. De nombreux jeunes adultes bénéficieront de réductions de primes, car les assureurs devront dorénavant verser une contribution plus basse pour les jeunes à titre de la compensation des risques.

«Ce répit doit être utilisé pour prendre des mesures destinées à freiner sensiblement la hausse des coûts à long terme», a souligné Verena Nold, la directrice de santésuisse, l’une des faîtières des assureurs maladie.

Les prévisions montrent qu’il faut s’attendre à de nouvelles hausses. «Si rien n’est entrepris pour corriger cette tendance, les coûts pourraient augmenter de plus de 3%», a-t-elle affirmé.

Contrôle du prix des médicaments

L’an dernier, les coûts de l’assurance obligatoire des soins (AOS) par assuré ont augmenté de 1,7%, restant inférieurs à la moyenne pluriannuelle. Santésuisse s’attend pour l’année en cours à une hausse légèrement plus élevée des prestations brutes totales par assuré.

Parmi les mesures proposées pour endiguer la hausse des coûts, santésuisse exige de baisser le prix des médicaments. L’association propose des comparaisons annuelles des prix avec l’étranger de tous les médicaments remboursés.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’a repris que fin 2017 le réexamen régulier des prix des médicaments après une interruption de trois ans. Le manque de pression sur les prix s’est traduit par une hausse de 4,6% l’an dernier des coûts des médicaments par assuré, contre 5,4% en 2016, relève santésuisse.

Recours aux génériques

Le recours en Suisse aux génériques, qui permettrait de diminuer les coûts, reste très inférieur à la moyenne internationale. Les génériques y restent aussi excessivement chers, note la faîtière.

Santésuisse préconise aussi une planification sanitaire supra-cantonale dans les domaines ambulatoire et stationnaire et l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des prestations médicales, notamment par une coordination et spécialisation accrues dans les hôpitaux.

L’association plaide également pour le renforcement de la responsabilité individuelle des assurés. Le lobby des assurances propose d’augmenter la franchise minimale de l’assurance de base de 300 à 500 francs et une taxe de 50 francs pour les cas bénins aux urgences. Elle soutient en outre des forfaits également dans le domaine ambulatoire.

Pharmaciens mécontents

Pour rappel, le Conseil fédéral a mis en consultation vendredi dernier une première série de mesures pour réduire la hausse des coûts de la santé. Une de ces propositions se heurte à l’opposition des pharmaciens.

L’idée d’introduire un prix de référence pour les médicaments et d’abaisser la part relative à la distribution de ces produits menace l’offre en soins de base, ont-ils affirmé mercredi.

Selon l’alliance composée de plusieurs associations de pharmaciens, dont pharmaSuisse, pharmalog.ch, et de la faîtière des fabricants de génériques Intergenerika, les propositions du gouvernement compromettent aussi bien la quantité que la qualité de l’approvisionnement de la population en médicaments.

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