Royaume-Uni: l’activité du secteur privé en fort recul en avril

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L'indicateur de croissance de référence (PMI) s’est porté à 48,2 en avril, contre 51,5 en mars, un plus bas depuis deux ans et demi.

L’activité du secteur privé au Royaume-Uni a fortement reculé en avril, selon l’indice PMI Flash publié mercredi par S&P Global, une mauvaise nouvelle pour le gouvernement qui peine a relancer son économie et affronte la tempête commerciale lancée par Donald Trump.

Cet indicateur de croissance de référence s’est porté à 48,2 en avril, contre 51,5 en mars, un plus bas depuis deux ans et demi. Un indice en dessous de 50 signifie une contraction économique.

Selon le rapport mensuel, cet indice est affecté par les droits de douane américains sur les produits du monde entier, mais aussi les fortes hausses d’impôts entrées en vigueur au Royaume-Uni en avril.

«L’optimisme des entreprises pour l’année à venir a chuté à son plus bas niveau depuis deux ans et demi, et à l’un des niveaux les plus bas jamais enregistrés par l’enquête, dépassant même le niveau le plus bas observé immédiatement après le vote sur le Brexit en 2016», souligne Chris Williamson économiste de S&P Global.

Ce recul de l’activité s’explique, selon lui, d’abord par les «inquiétudes croissantes concernant le commerce mondial» en raison des taxes douanières de Donald Trump.

Le Royaume-Uni s’est vu imposer par les Etats-Unis des droits de douane réciproques de 10%, mais l’industrie automobile, ou encore l’acier et l’aluminium, sont visés par des taxes spécifiques de 25%. Il s’efforce de négocier un accord avec Washington pour les réduire.

«L’augmentation des charges salariales a également pesé sur les entreprises», en raison de la forte hausse des charges patronales, mais aussi de la progression du salaire minimum, entrées en vigueur au début du mois, selon M. Williamson.

Autant d’éléments qui «constituent des signaux d’alarme quant aux perspectives économiques à court terme et renforcent la pression sur la Banque d’Angleterre» pour une nouvelle réduction de ses taux d’intérêt lors de sa réunion de mai.

Le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer a fait de la croissance sa priorité, mais celle-ci peine à décoller depuis son élection en juillet.

L’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, a fortement dégradé fin mars son estimation de la croissance en 2025, à 1%, une baisse significative par rapport aux 2% anticipés précédemment.

Faute de croissance et confrontée à des finances publiques qui se sont considérablement resserrées, Mme Reeves a été contrainte d’annoncer fin mars des milliards de livres d’économies très controversées, ciblant notamment les aides sociales.

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