Swisscom a vu sa rentabilité se tasser l’an dernier, reflet notamment de premières charges d’intégration de Vodafone Italia. Subissant aussi une érosion de ses revenus en Suisse, le numéro un helvétique des télécoms a vu son bénéfice net se contracter de 9,9% sur un an à 1,54 milliard de francs.
Sur l’année sous revue, le chiffre d’affaires a imperceptiblement fléchi de 0,3% à 11,07 milliards de francs, indique jeudi l’opérateur établi à Berne et aux mains de la Confédération. A taux de change constant, les revenus ont cependant crû de 0,2%. Dans ses métiers clefs en Suisse, l’opérateur, désormais numéro deux en Italie après la finalisation fin 2024 du rachat de Vodafone Italia, a vu ses recettes diminuer de 1,7% à 8,0 milliards. Celles du fournisseur d’accès à internet milanais Fastweb ont en revanche poursuivi leur croissance, s’étoffant de 6,7% à 2,81 milliards d’euros.
Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) a lui chuté de 11,5% à 1,95 milliard de francs. Quant à l’excédent brut d’exploitation (Ebitda), il s’est inscrit à 4,35 milliards, se contractant de 5,8% en l’espace d’un an, conséquence de premières charges d’intégration de Vodafone Italia à hauteur de 227 millions de francs. Comme prévu, l’ex-monopoleur propose de verser à ses actionnaires au titre de l’exercice sous revue un dividende inchangé de 22 francs par action.
La performance s’est révélée plus ou moins conforme aux attentes des analystes, le bénéfice net dépassant toutefois les prévisions. Sondés par l’agence AWP, les experts avaient en moyenne anticipé un chiffre d’affaires de 11,02 milliards de francs, un Ebit de 1,99 milliard, un Ebitda de 4,39 milliards et un résultat net de 1,51 milliard.
Repli en Suisse, hausse en Italie
Dans le détail de ses affaires, Swisscom explique le repli de ses revenus dans les services de télécommunications en Suisse de 2,1% à 5,29 milliards de francs du fait de l’érosion des prix dans un contexte de vive concurrence. Le géant bleu note avoir souffert d’un recul de la clientèle dans les services fixes de connexion à internet et de télévision numérique, tout comme de celui de ses ventes en magasins.
Les services informatiques destinés aux clients commerciaux ont par contre accru leur chiffre d’affaires de 3,2%. Côté rentabilité, l’excédent brut d’exploitation de l’activité principale helvétique a lui diminué de 1,1% à 3,56 milliards de francs.
En Italie, Fastweb a continué de gagner de nouveaux clients, tant dans les réseaux fixes que mobiles. Les affaires, quasiment stables avec les clients privés, ont été dopées par les activités avec la clientèle commerciale et le services de gros. Conséquence des charges d’intégration de Vodafone Italia, l’Ebitda a cependant chuté de 11,5% à 706 millions d’euros. Hors exceptionnels, Il a crû de 1,1%.
Evoquant l’année en cours, Swisscom anticipe à titre provisoire un bond de ses revenus à un montant entre 15 et 15,2 milliards de francs à la faveur de l’intégration de Vodafone Italia. L’Ebitda hors charges de leasing devrait atteindre environ 5 milliards.
Direction générale allégée
Dès 2026, soit au titre de l’actuel exercice, l’ex-monopoleur promet de verser à ses actionnaires un dividende réhaussé à 26 francs par action. Les investissements devraient atteindre 3,1 à 3,2 milliards de francs, dont environ 1,7 milliard en Suisse.
En parallèle à sa performance 2024, Swisscom annonce élargir son conseil d’administration à la faveur de son expansion en Italie. Lors de la prochaine assemblée générale ordinaire du 26 mars prochain, l’organe de surveillance proposera d’élire Laura Cioli, laquelle a notamment oeuvré plusieurs années durant au sein de la direction de Vodafone Italia, en tant que nouvelle administratrice.
A compter du 1er avril prochain, Swisscom opérera au niveau du groupe avec une direction générale réduite à quatre membres, à savoir le directeur général (CEO) Christoph Aeschlimann, le chef des finances (CFO) Eugen Stermetz, ainsi que la responsable de la stratégie et du développement des affaires, Isa Müller-Wegner, et Klementina Pejic, en charge des questions de personnel. Ce comité pilotera l’entreprise et en définira la stratégie à l’attention du Conseil d’administration, en collaboration avec les sociétés nationales, lesquelles disposeront chacune de leur organe exécutif.