Le palladium a sombré en début de semaine jusqu’à un plus bas depuis 2017, miné par les craintes de récession et la demande morose, avant de se reprendre, terminant même à l’équilibre.
«Le palladium a complètement rattrapé son retard» sur la semaine, commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Lundi, le métal avait chuté jusqu’à 832,38 dollars l’once, un niveau plus vu depuis juillet 2017, miné par les craintes de récession qui ont dominé sur les marchés.
Utilisé par l’industrie automobile afin de confectionner des pots catalytiques, le palladium souffre de l’adoption des véhicules électriques, qui nuit à la demande en véhicules traditionnels.
«Nous conservons notre opinion négative à long terme sur le palladium», affirment d’ailleurs les analystes d’UBS, «car nous nous attendons à ce que moins de voitures soient produites cette année par rapport à l’année dernière».
De plus, «la substitution en cours dans les catalyseurs automobiles du palladium par le platine continue de peser sur la demande», ajoutent-ils.
Et côté offre, UBS s’attend à une production seulement légèrement plus faible cette année par rapport à 2023, bien que la Russie soit le premier pays producteur de palladium et que les analystes craignaient que des sanctions occidentales freinent l’approvisionnement.
Carsten Fritsch qualifie toutefois la chute des prix du palladium en début de semaine d’«exagérée». «Les investisseurs semblent être du même avis, de sorte que les positions spéculatives à découvert ont probablement été couvertes dans les jours qui ont suivi» les ventes de lundi.
Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), une once de palladium s’échangeait vendredi à 914,61 dollars, contre 895,22 dollars une semaine auparavant.
Le café chauffe
Les cours du café ont monté sur la semaine, poussés par les craintes de récoltes moins abondantes d’arabica au Brésil et de robusta au Vietnam.
La hausse des prix est due aux inquiétudes concernant la pénurie de l’offre», «la récolte de café au Brésil devant être plus faible que prévu cette année», commente Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Le Brésil est le premier pays producteur et exportateur d’arabica.
Sur les sept premiers mois de l’année, les exportations de café du Vietnam, premier producteur mondial de robusta, étaient inférieures de près de 14% à celles de l’année précédente, signale l’analyste.
«Le niveau relativement élevé des prix et la moindre disponibilité des grains de robusta pourraient accroître la demande d’arabica», souligne-t-il également, poussant ainsi les prix de l’autre variété de café.
Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en novembre valait 235,10 cents, contre 230,50 cents sept jours auparavant.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 4’175 dollars vendredi contre 4’088 dollars il y a une semaine à la clôture.
Le cuivre terne
Le cours du cuivre a baissé sur la semaine, atteignant même un plus bas prix en près de cinq mois, lesté par les perspectives économiques moroses en Chine comme aux Etats-Unis.
Le cuivre a touché lundi un plus bas prix depuis mars.
«La majeure partie de la baisse s’est produite au cours du mois dernier, alors que les perspectives de la demande chinoise se sont détériorées et que les données américaines indiquent de plus en plus un ralentissement de l’activité», commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
L’analyste mentionne notamment «les stocks surveillés par les principaux marchés à terme qui ont continué à augmenter rapidement», signalant une «faiblesse de la demande».
De nombreux indicateurs économiques moroses aux Etats-Unis avaient ravivé ces derniers jours les craintes de récession dans la première économie mondiale.
En Chine, «le deuxième trimestre est généralement marqué par une reprise de l’activité industrielle après l’hiver et les vacances du Nouvel An lunaire, mais cette année a été différente», note M. Hansen.
L’état de santé de l’économie chinoise inquiète particulièrement les investisseurs depuis le tassement de sa croissance au deuxième trimestre.
Le géant asiatique est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une consommation toujours faible et à un taux de chômage élevé chez les jeunes.
La baisse du début de semaine a toutefois été jugée exagérée par les opérateurs alors que de nouveaux indicateurs ont tempéré les inquiétudes sur l’état de l’économie américaine, et les cours ont un peu regagné du terrain perdu.
Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 8’863 dollars, contre 9’055,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.