Matières premières: le cuivre et l’or ternissent, le café refroidit

AWP

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Le prix de l’or a touché jeudi son plus bas depuis mars, à 1885,08 dollars l’once. Vendredi, le métal jaune s’échangeait pour 1892,51 dollars, contre 1913,76 dollars sept jours plus tôt.

Le cours du cuivre a un peu baissé cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), emporté par la chute de la devise chinoise par rapport au dollar et les craintes quant à la santé de l’économie du pays.

«L’économie chinoise, qui a lutté pendant des mois pour rebondir» après la fin des restrictions sanitaires face au COVID-19 à la fin de l’année dernière, «a continué de se détériorer en raison des craintes renouvelées d’un nouveau ralentissement du secteur immobilier, qui génère généralement plus d’un quart de l’activité» du pays, explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La Chine est le plus gros pays consommateur de métaux industriels au monde. Le cuivre, très utilisé dans le secteur immobilier, est donc sensible à l’activité chinoise.

Or, la semaine a été marquée par une série d’indicateurs économiques décevants venant de Chine, en passant par des ventes au détail moins fortes qu’attendu en juillet et un ralentissement de la production industrielle.

Le cuivre a touché jeudi un plus bas depuis plus de deux mois, à 8120 dollars la tonne.

«La très forte corrélation du cuivre avec le renminbi», l’autre nom du yuan, a aussi lesté les cours du métal, poursuit M. Hansen.

En effet, le cuivre s’échangeant en dollars, un yuan plus faible par rapport au dollar a rendu le cuivre plus cher pour les acheteurs utilisant la devise chinoise, pesant sur la demande.

Or, le yuan s’est enfoncé jeudi jusqu’à un plus bas depuis 10 mois par rapport au billet vert après la réduction surprise de l’un des principaux taux d’intérêt de la Banque populaire de Chine (PBoC).

Le cuivre a cependant limité ses pertes, la demande «verte» restant forte. Ses propriétés, en particulier sa forte conductivité, en font en effet un métal clé pour la transition écologique, intervenant par exemple dans la composition des batteries de véhicules électriques.

Sur le LME, la tonne de cuivre s’échangeait vers 15H30 GMT (17H30 à Paris) pour 8241 dollars, contre 8294,50 dollars en fin de la semaine précédente.

L’or fond

L’or a encore baissé sur la semaine, touchant même son plus bas niveau depuis mars, les «minutes» de la Fed ayant jeté le doute sur la fin des taux élevés de l’institution, rendant le dollar plus attractif pour les investisseurs par rapport au métal jaune.

«Le raffermissement du dollar américain et la hausse des rendements obligataires» ont concurrencé le métal jaune, explique Casrten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Les investisseurs qui pensaient que la banque centrale américaine (Fed) en avait fini avec les hausses de taux se sont ravisés avec la publication, mercredi, des «minutes», le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale.

Selon ce compte-rendu de la réunion du 26 juillet où une nouvelle hausse des taux avait été décidée, «la plupart des participants ont reconnu qu’il existait toujours des risques» de persistance de l’inflation qui pourraient «nécessiter de resserrer encore la politique monétaire».

Une hausse des taux de la Fed rendrait les obligations d’Etat américaines plus attractives, et par comparaison l’or, autre valeur refuge mais sans rendement, moins intéressant.

«En conséquence, les investisseurs en ETF (titres financiers cotés indexés sur le cours du métal jaune, ndlr) continuent de vendre», poursuit M. Fritsch.

Le prix de l’or a touché jeudi son plus bas depuis mars, à 1885,08 dollars l’once.

D’autres métaux précieux ont également flanché pendant la semaine, comme le palladium, qui s’est rapproché de son plus bas prix en quatre ans et demi, constaté en juillet.

«Ce métal précieux a probablement été mis sous pression par les inquiétudes croissantes concernant la Chine, car le pays est le plus gros consommateur de palladium», souligne Carsten Fritsch.

L’once d’or s’échangeait pour 1892,51 dollars, contre 1913,76 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges, et l’once de palladium pour 1253,88 dollars, contre 1299,07 dollars.

Le café refroidit

Les prix du café se sont détendus sur la semaine, l’offre supplémentaire en provenance du Brésil ayant réduit les tensions sur le marché mondial.

A New York, l’arabica évoluait à son plus bas prix depuis janvier, et à Londres, le robusta s’échangeait à son plus bas niveau depuis avril.

Le prix du café a baissé en raison des fortes ventes «des producteurs brésiliens alors que la récolte touchait à sa fin, atténuant ainsi les craintes de pénurie qui, ces derniers mois, ont contribué à soutenir les prix», commente Ole Hansen, de Saxo Bank.

Le Brésil est le premier producteur mondial d’arabica et le Vietnam de robusta.

Les tensions sur le marché se «détendent» avec plus de café disponible désormais, confirme Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group.

Cependant, le marché du robusta «est toujours serré dans un contexte de forte demande de robusta sans aucune offre du Vietnam sur le marché mondial en raison des prix intérieurs très élevés», poursuit-il.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 150,65 cents, contre 157,70 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2377 dollars vendredi contre 2517 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

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