Matières premières: le cacao au sommet, le cuivre remonte, l’or à la traîne

AWP

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Jeudi à Londres, le cacao a culminé à 2652 livres sterling, un prix record enregistré depuis le début du contrat en 1989. L’once d’or fléchit à 1959,51 dollars vendredi.

Le cacao poursuivait son ascension jusqu’à de nouveaux sommets cette semaine, galvanisé par des approvisionnements serrés des régions productrices et une forte demande.

Jeudi, le cacao à Londres a même culminé à 2652 livres sterling, un prix record enregistré depuis le début du contrat en 1989 et qui dépasse donc les précédents sommets atteints pendant la guerre civile en Côte d’Ivoire.

A New York, il a touché jeudi 3602 dollars, un nouveau plus haut depuis mars 2011.

«Le temps extrêmement humide (...) en Afrique de l’Ouest affecte la récolte», explique Neil Wilson, de Finalto.

En Côte d’Ivoire notamment, premier producteur mondial de fèves, de fortes pluies ont en effet favorisé la propagation d’une forme de pourriture des cabosses.

En parallèle, le phénomène climatique «El Niño reste un facteur clé à surveiller», affectant également les récoltes en Afrique de l’Ouest, soulignent les analystes de Rabobank.

En raison d’El Niño, de grosses chaleurs et de la sécheresse sont attendues dans certaines régions d’Asie et d’Afrique.

Or, ces «conditions météorologiques chaudes et sèches (...) pourraient encore réduire la production des cultures principales» en Côte d’Ivoire, déjà en proie aux maladies, résume Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

«Le prix du cacao sur le marché mondial n’a cessé d’augmenter depuis la fin de l’année 2022», a souligné le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli dans un communiqué à l’occasion de ses résultats du premier semestre.

La hausse des cours est telle qu’elle a dépassé le repli d’autres matières premières ou de l’énergie, a précisé le groupe pour justifier la hausse de ses prix pour le chocolat.

Même constat pour le géant Nestlé, dont le patron Mark Schneider a tout de même affirmé s’attendre à des augmentations de prix plus «modérées» et «plus ciblées» dans les mois à venir, a-t-il précisé lors d’une conférence téléphonique pour les résultats du groupe.

Depuis janvier, le cacao a grimpé de plus de 35% à New York, et de plus de 28% à Londres.

Vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars 2024 valait 2648 livres sterling vendredi, contre 2521 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en septembre 2023 valait dans le même temps 3534 dollars, contre 3415 dollars vendredi dernier.

L’or malmené par la Fed

Le prix de l’or a légèrement reculé sur la semaine, pénalisé par la réunion de la Réserve fédérale (Fed) et par des indicateurs américains meilleurs que prévu.

La perspective de taux plus élevés de la Fed profite à la fois au dollar et au rendement des obligations d’Etat américaines, ce qui pèse par comparaison sur l’attractivité de l’or, les trois actifs étant considérés comme des valeurs refuges.

Comme la Fed n’a pas indiqué si elle remonterait ses taux ou non en septembre, «les dirigeants de la banque centrale comme les investisseurs vont scruter les données publiées aux Etats-Unis pendant les huit semaines» avant la prochaine réunion, explique Han Tan, analyste chez Exinity.

Et «l’or a subi jeudi un recul sous le seuil de 1900 dollars avec des données meilleures que prévu» sur la croissance américaine, ajoute-t-il.

A plus long terme, «si l’économie américaine atterrit en douceur, cela pèsera sur le court de l’or», explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Une récession provoquée par des hausses de taux trop élevées de la Fed pourrait en revanche pousser les investisseurs à acheter des lingots.

Outre les données américaines, le marché aurifère scrutera la semaine prochaine le rapport trimestriel du Conseil mondial de l’or (CMO) sur la demande mondiale du métal précieux.

L’once d’or coûtait 1959,51 dollars, contre 1961,94 dollars sept jours plus tôt.

Le cuivre se redresse

Le cuivre a redressé la barre sur la semaine, porté par des annonces de soutien à l’économie du gouvernement chinois, la Chine étant un important consommateur de métaux industriels.

Les dirigeants chinois se sont engagés lundi à instaurer de nouvelles mesures de relance de l’économie du pays, notamment dans le secteur immobilier.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

La Chine est par ailleurs un important consommateur de métaux de base. Le cuivre est donc très sensible à une potentielle reprise de l’activité chinoise, même si la reprise de la deuxième économie mondiale semble pour le moment s’essouffler.

La promesse de mesures de relance en Chine s’est ajoutée à l’espoir que la banque centrale américaine (Fed) approche de la fin de son cycle de relèvement des taux d’intérêt, ce qui pourrait ainsi peser sur le billet vert à moyen terme.

Et quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, recule, le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres monnaies augmente, dopant ainsi la demande.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8643,50 dollars vendredi, contre 8452 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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