Matières premières: le café refroidit, l’or plat, le zinc scintillant

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Vendredi, l’once d’or s’échange à 2650,24 dollars, contre 2658,24 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Les cours du café sont retombés cette semaine dans la foulée du report d’une loi anti-déforestation dans l’Union européenne et en raison d’une amélioration des conditions climatiques au Brésil.

Sous la pression des Etats-Unis, du Brésil et même de l’Allemagne, la Commission européenne a proposé mercredi de reporter d’un an, à fin 2025, l’entrée en vigueur de sa loi anti-déforestation.

Ce nouveau règlement pour protéger les forêts devait interdire à partir de fin 2024 la commercialisation dans l’UE d’une série de produits - cacao, café, soja, huile de palme, bois, viande bovine, caoutchouc, cuir, ameublement, papier... - s’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020.

Le gouvernement brésilien s’est félicité d’avoir «joué un rôle fondamental (dans ce report) en mettant en avant les préoccupations de (ses) producteurs».

Le Brésil est le premier producteur mondial de café.

«Cette décision fait un peu baisser les prix du café», a estimé Jack Scoville, analyste de Price Futures Group, alors que ceux-ci atteignaient des sommets la semaine passée.

A Londres, mercredi, le cours du robusta a perdu près de 6,5% entre l’ouverture et la clôture, passant de 5466 dollars à 5111 dollars la tonne.

Par ailleurs, les prévisions météorologiques annoncent de la pluie dans les prochaines semaines au Brésil, après un mois de septembre marqué par une forte sécheresse.

Vendredi vers 14H25 GMT (16H25 à Paris), sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 252,10 cents, contre 269,15 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre s’échangeait à 4967 dollars contre 5482 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

L’or éreinté

Le cours de l’or s’est maintenu à un plateau cette semaine, près de son récent sommet historique, mais rasséréné par la vigueur de l’économie américaine, qui a fait grimper le dollar.

Selon Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, le métal jaune est en passe d’entrer en phase de consolidation, après son pic absolu à 2685,58 dollars l’once atteint le 26 septembre.

Paradoxalement, l’or n’a pas vu son prix décuplé par les combats au Liban et l’attaque aux missiles iranienne contre Israël, qui a propulsé le baril de pétrole depuis mardi et soutenu la devise américaine, une autre valeur refuge.

La hausse du risque géopolitique a en effet été contrebalancée par plusieurs données sur l’économie américaine qui se sont révélées meilleures qu’anticipé par les économistes, en particulier les créations d’emploi et le chômage en septembre publiés vendredi.

La vigueur du marché de l’emploi aux Etats-Unis donne davantage de marge de manoeuvre à la Réserve fédérale (Fed) pour assouplir sa politique monétaire à un rythme plus lent que celui initialement prévu par le marché, jugent les analystes.

Ces anticipations ont propulsé le dollar sur la semaine et particulièrement vendredi, tirant l’or à la baisse, les investisseurs lui préférant les rendements attrayants du billet vert, a noté Fawad Razaqzada, de City Index.

«L’or manque actuellement d’un moteur» pour faire monter les cours, avance M. Fritsch.

Par ailleurs, d’après cet analyste, «la demande physique d’or en Asie devrait être freinée par les niveaux records des prix», comme «cela s’est déjà vu en août avec la forte baisse des importations d’or de la Chine».

Vendredi, l’once d’or s’échangeait à 2650,24 dollars, contre 2658,24 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le zinc sur les toits

Le zinc a atteint son plus haut niveau depuis plus d’un an et demi à la Bourse des métaux de Londres (LME) jeudi, s’appréciant depuis deux semaines en raison d’une chute de la production.

La tonne de zinc est montée au-delà des 3200 dollars jeudi, atteignant 3209 dollars, son plus haut en session depuis février 2023.

La principale raison de la hausse des cours est «la baisse de la production des fonderies de zinc sur un an», a signalé Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

En effet, le groupe d’étude international du plomb et du zinc (ILZSG) prévoit une baisse de production du zinc raffiné de 1,8%, soit 13,67 millions de tonnes, en 2024.

Cette baisse est corrélée à la diminution de la production minière de zinc de 1,4%, soit 12,06 millions de tonnes en 2024.

Au printemps, le groupe prévoyait pourtant une hausse légère de cette production.

L’inversion de la tendance explique la forte hausse du prix du zinc depuis plus de deux semaines.

Le zinc fait figure d’exception parmi les métaux qui sont dans l’ensemble en surplus de production.

Sur le LME, une tonne de zinc coûtait 3167,50 dollars vendredi, contre 3089,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

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