Matières premières: l’or s’éloigne des 2'000 dollars après ses records

AWP

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«La hausse des rendements obligataires américains a porté un coup de massue aux marchés des métaux précieux», explique Craig Erlam, analyste pour Oanda.

L’or a souffert cette semaine, après avoir atteint un nouveau record historique la semaine dernière.

«La hausse des rendements obligataires américains a porté un coup de massue aux marchés des métaux précieux», a expliqué Craig Erlam, analyste pour Oanda, tandis que leur baisse continue avait récemment contribué à la flambée de l’or.

Mardi, le métal jaune a connu sa pire séance depuis 2013, chutant d’environ 5,7%.

Le même jour, l’argent a perdu près de 15%, sa pire baisse quotidienne depuis octobre 2008.

Si l’or continue de bénéficier de conditions favorables, avec notamment les politiques monétaires ultra-accommodantes et l’aversion au risque alimentée par la pandémie de coronavirus, le plongeon pourrait mettre du temps à être effacé.

Celui-ci «a causé beaucoup trop de dommages d’un point de vue spéculatif en effrayant les investisseurs», a expliqué Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.

C’est justement cette catégorie d’acheteurs qui avaient tiré les prix de l’or vers des sommets, en compensant notamment la faiblesse de la demande des bijoutiers.

En fin de semaine dernière, l’or avait ainsi atteint 2’075,47 dollars l’once, un niveau jamais vu.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1’946,30 dollars vendredi vers 15H20 GMT (17H20 à Paris), contre 2’035,55 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

L’once d’argent valait dans le même temps 26,76 dollars, contre 28,30 dollars il y a sept jours.

Le cuivre demandé

Le prix du cuivre s’est légèrement apprécié cette semaine, soutenu par un dollar en baisse et des données économiques chinoises favorables à la demande.

Le cuivre progresse «alors que la reprise économique chinoise se poursuit en juillet», a expliqué Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

La production industrielle de la deuxième puissance mondiale a en effet enregistré une hausse de 4,8% en juillet sur un an, le même score qu’en juin, selon des chiffres annoncés vendredi par le Bureau national des statistiques (BNS).

La baisse du dollar cette semaine, qui a perdu quelque 0,37% face à un panier de devises, a contribué à soutenir le prix du cuivre, toute baisse du dollar rendant le métal rouge libellé en billet vert plus attractif pour les investisseurs munis d’autres devises.

Les observateurs de marché ont dorénavant les yeux tournés vers la reprise des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine samedi au sujet de l’accord signé en grande pompe en janvier, qui devait marquer une trêve dans leur guerre commerciale.

Ils attendent également «les résultats des groupes (miniers) BHP et Antofagasta» la semaine prochaine, a poursuivi Mme Stablum.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6’364,00 dollars vendredi aux alentours de 15H20 GMT (17H20 à Paris), contre 6’308,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café remonte

Les prix du café ont été bien orientés pendant la semaine, soutenus par les menaces qui pèsent sur l’offre malgré une demande toujours fragile.

«Les stocks (de café) diminuent (...) en raison de la faiblesse des exportations en provenance d’Amérique centrale», ont pointé les analystes de Société Générale dans une note.

L’Amérique latine et les Caraïbes sont la région comptant le plus grand nombre de morts du COVID-19: environ 230’000, selon un bilan établi jeudi par l’AFP à partir de sources officielles.

Autre menace sur l’offre, une région de forte production au Brésil, premier producteur de café au monde, «a connu des précipitations inférieures à la normale», ont relevé les analystes de la banque française.

Mais «la demande des cafés et autres établissements de restauration est toujours très faible», s’est inquiété Jack Scoville, de Price Group, de quoi tempérer la hausse des prix.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en novembre valait 1.387 dollars vendredi à 15H25 GMT (17H25 à Paris), contre 1’363 dollars le vendredi précédent à la clôture. Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’ARABICA mais pour livraison en décembre valait 118,00 cents, contre 117,90 cents sept jours auparavant.

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