Matières premières: l’or fond, le cuivre hésite et le sucre monte

AWP

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Vers 16h30, l’once de métal jaune coûtait 1’764,61 dollars, à son plus bas depuis le 30 juin, contre 1’814,19 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le prix de l’or a été plombé par l’emploi américain vendredi qui a creusé l’appétit pour le risque des investisseurs, la valeur refuge reculant jusqu’à son plus bas depuis fin juin.

Après quatre séances et demi sans tendance forte, le prix de l’or a dégringolé dès la publication du rapport en milieu de séance européenne.

Près d’un million d’emplois ont été créés en juillet, selon le rapport gouvernemental publié vendredi, particulièrement attendu pour se faire une idée du niveau de l’économie américaine en pleine reprise.

De quoi rassurer les marchés et pousser les investisseurs vers les actifs à risque, au détriment de l’or.

«De bons chiffres sur l’emploi sont une mauvaise nouvelle pour l’or, car cela veut dire que la Fed (Banque centrale) américaine pourra commencer à réduire son programme de rachats d’actifs dans un futur proche», explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Une politique monétaire plus stricte ferait remonter les taux d’intérêt, et rendrait l’or, valeur sans rendement, moins intéressant pour les investisseurs.

Vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), l’once d’or coûtait 1’764,61 dollars, à son plus bas depuis le 30 juin, contre 1’814,19 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

La Chine inquiète le cuivre

Le cuivre, dont le prix avait reculé au fil de la semaine, s’est légèrement ressaisi vendredi alors que les investisseurs reprenaient goût pour le risque.

Métal industriel dont la demande évolue au gré de la croissance, notamment en Chine, premier consommateur mondial, le cuivre a souffert de la reprise de la pandémie dans le pays.

«Les inquiétudes sur la propagation du Covid-19 restent le sujet numéro un», confirme Alastair Munro, du bureau métal de Marex.

Par ailleurs, la publication dans la presse officielle chinoise d’informations sur un potentiel durcissement des mesures anti-pollution pèse sur les perspectives de l’industrie, et donc sur la demande de métaux de base.

Dans le même temps, le marché surveille les négociations entre travailleurs et patronat de la plus grande mine du monde, Escondida, au Chili.

«La première tournée de négociations s’achève le 9 août, et pourraient être reconduites pour cinq jours», note Anna Stablum, de Marex.

La dernière grève de longue durée à Escondida, en 2017, avait fait flamber le cours du cuivre.

La tonne de cuivre pour livraison dans trois mois coûtait 9’520 dollars sur le London Metal Exchange, contre 9’728 dollars sept jours plus tôt à la fermeture du marché des métaux londonien.

Le froid brésilien fait monter le sucre

Les prix du sucre ont grimpé vendredi à leur plus haut en plusieurs mois, la météo brésilienne menaçant la récolte du premier producteur mondial de canne à sucre.

La livre de sucre brut a atteint un plus haut depuis fin février à 18,92 cents sur le marché new-yorkais, tandis que la tonne de sucre blanc s’est hissé à son plus haut depuis début juin à 465 dollars.

Des températures anormalement basses ont touché le Brésil, avec des gels qui ont frappé les plantations de canne à sucre.

«Le marché new-yorkais est plus affecté par la météo brésilienne, mais c’est l’ensemble du secteur qui est touché», commente Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

«Un des plus grands vendeurs de sucre prévoit une production nationale de 28 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes de moins que l’année dernière et un plus bas depuis au moins une décennie», s’inquiète Michaela Helbing-Kuhl, analyste chez Commerzbank.

«Et en plus, la saison prochaine va probablement aussi être affectée», ajoute-t-elle.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 461,40 dollars vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), contre 445,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison au même mois valait 18,71 cents, contre 17,91 cents sept jours auparavant.

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