L’or s’est maintenu à des sommets cette semaine, enregistrant un nouveau record historique, alors que les marchés ont cimenté leurs paris en faveur d’une baisse des taux américains en septembre et que le risque géopolitique persiste au Moyen-Orient.
Face aux attentes «du début du cycle de réduction des taux aux Etats-Unis», «la combinaison d’un dollar et de rendements du Trésor plus faibles», actifs refuge traditionnellement concurrents de l’or, continue de soutenir son cours, indique Ole Hansen, de Saxobank.
Dépassant ses précédents records successifs, le métal jaune a atteint mardi 2531,75 dollars l’once, avant une «consolidation» du prix, détaille l’analyste, le cours terminant la semaine quasiment à l’équilibre.
Plusieurs données ont remis en doute l’exception économique américaine, notamment une importante révision à la baisse des créations d’emplois aux Etats-Unis entre avril 2023 et mars dernier, qui avaient été surestimés de 818’000 emplois.
Lors de son traditionnel discours à Jackson Hole (Wyoming) vendredi, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a par la suite clairement ouvert la porte à une première baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution, prévue les 17 et 18 septembre.
«Le temps est venu pour un ajustement de politique» monétaire, a déclaré M. Powell, assurant que sa «confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur la voie d’un retour durable à 2%», la cible fixée par le mandat de la Fed.
Par ailleurs, le prix de l’or «reste soutenu, en tant que valeur refuge, par les tensions au Moyen-Orient qui continuent de couver», ajoute Frank Watson, analyste de Kinesis Money.
Après plus de dix mois de guerre, des négociateurs israéliens participent vendredi à des discussions au Caire en vue d’une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d’otages, une semaine après des pourparlers à Doha.
Vers 14H50 GMT (16H50 à Paris), l’once d’or s’échangeait à 2506,17 dollars, contre 2508,01 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le sucre inerte
Les cours du sucre ont fléchi en début de semaine avant de se reprendre, évoluant proches de leurs plus bas niveaux depuis 2022 en raison d’une production supérieure aux attentes.
«La récolte de canne à sucre au Brésil devrait être légèrement supérieure aux prévisions cette année», explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.
L’analyste mentionne près de 4 millions de tonnes de plus que les précédentes prévisions.
Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, souligne également «l’amélioration des conditions de production en Inde et en Thaïlande».
«La demande chinoise est au centre de l’attention, compte tenu des problèmes économiques rencontrés dans le pays», note par ailleurs l’analyste.
Les prévisions de récoltes meilleures que prévues et les interrogations autour de la demande ont pesé sur le sucre, touchant un plus bas mardi depuis octobre 2022 à New York, et février 2022 à Londres.
Les cours se sont par la suite légèrement repris, les bas prix poussant les producteurs à transformer leurs récoltes en éthanol plutôt qu’en sucre, d’après Commerzbank.
Des prix élevés du pétrole et des carburants, ou des prix bas du sucre incitent en effet les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours.
A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 18,31 cents, contre 18,03 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre également valait 523,80 dollars contre 516,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.
Le zinc flamboie
Le cours du zinc sur le London Metal Exchange (LME) a grimpé sur la semaine, poussé par la diminution de l’offre réduisant fortement l’excédent de métal sur le marché.
«L’excédent de l’offre sur le marché mondial du zinc se réduit», explique Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.
La production mondiale de zinc a dépassé la demande de moins de 10’000 tonnes en juin, d’après les chiffres de l’International Lead and Zinc Study Group (ILZSG).
«La raison principale en est la stagnation de la production», poursuit Mme Lambrecht.
Les fonderies chinoises sont contraintes de lever le pied en raison de «frais de traitement» (les sommes qui reviennent aux fondeurs et raffineurs pour la fusion du concentré et la production de métal raffiné) en baisse, selon plusieurs analystes.
«Dans ce contexte de resserrement de l’offre, le prix du zinc a récemment augmenté de manière significative», résume l’analyste.
Sur le LME, une tonne de métal de zinc coûtait 2’890,50 dollars vendredi, contre 2’762,50 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.