Matières premières: en avant toute pour l’or, l’aluminium et le café

AWP

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Le métal jaune a atteint cette semaine un plus haut depuis trois mois et demi, redoré par les craintes d’une accélération de l’inflation.

Le prix de l’or a grimpé cette semaine, atteignant mercredi un plus haut depuis trois mois et demi à 1’912,76 dollars, galvanisé par les craintes d’une hausse de l’inflation, avant de reculer alors que le dollar se ressaisissait.

«La combinaison de gouvernements qui dépensent énormément et de banques centrales qui n’ont pas le pied sur le frein, avec des politiques monétaires très souples, est un cocktail de choc qui pourrait doper l’inflation», s’est inquiété Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

L’or est une valeur refuge particulièrement prisée quand le dollar s’affaiblit et quand l’inflation augmente.

Le métal précieux profite également de la demande chinoise, le premier acheteur mondial d’or: la banque centrale chinoise a assoupli ses règles et permis aux banques commerciales d’en acheter plus.

Après avoir commencé l’année en berne, l’or renoue avec son niveau au premier janvier. L’année dernière, le prix de l’once avait atteint son plus haut historique début août, à 2.075,47 dollars l’once.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), l’once d’or coûtait 1’894,05 dollars, contre 1’881,25 dollars en fin de séance le vendredi précédent.

Aluminium bien orienté

Le cours de l’aluminium s’est apprécié cette semaine, porté par la demande mondiale et une méforme du dollar américain.

«Une offre chinoise qui ralentit, la reprise de la demande mondiale et les politiques en faveur de la transition énergétiques de plus en plus ambitieuses au niveau mondial conduiront à des prix structurellement plus élevés», estime Liam Fitzpatrick, de Deutsche Bank.

Le prix des matières premières dans leur ensemble est par ailleurs tiré vers le haut par les perspectives de demande future liée au budget «impressionnant» en discussion pour des projets d’infrastructure aux Etats-Unis, souligne Josh Mahony, d’IG.

L’aluminium bénéficie enfin de la petite forme du dollar: face aux principales monnaies, le billet vert est tombé mardi à un plus bas depuis début janvier, ce qui rend mécaniquement les matières premières cotées en dollar plus attractives pour les investisseurs munis d’autres devises.

La hausse générale du prix des matières premières depuis le début de l’année, à la faveur du rebond des économies notamment chinoise, devrait cependant «se réajuster à la baisse» au deuxième semestre, estiment les experts du rapport CyClope sorti mercredi.

C’est par exemple déjà le cas pour le minerai de fer. Après avoir atteint des sommets historiques le 12 mai à 233,1 dollars la tonne, il valait 189,55 dollars vendredi, selon l’indice de référence compilé par S&P Platts depuis 2008, soit une chute de près de 20% sen quelques jours.

Cette baisse «donne un avant-goût de ce qui pourrait se passer plus largement sur les marchés des métaux», professe Daniel Briesemann, de Commerzbank, car «les autorités chinoises (premier importateur de matières premières, ndlr) cherchent à freiner la spéculation sur les marchés des matières premières et s’attaquer aux fluctuations considérables des prix».

Sur le London Metal Exchange, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2’483,00 dollars vendredi à 15H35 GMT (17H35 à Paris), contre 2’370,00 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Record de l’arabica

Les cours du café se sont appréciés cette semaine, l’arabica touchant même vendredi un plus haut depuis quatre ans et demi, porté par un cocktail haussier composé d’une offre réduite, d’une reprise de la demande et d’un dollar fatigué.

«Les craintes d’un temps sec affectant la production brésilienne continuent à soutenir les prix», à expliqué Jack Scoville, de Price Group.

Outre ces contraintes météorologiques chez le premier producteur et exportateur mondial de café, le marché de l’arabica reste tendu cette année du fait du cycle biennal négatif de la plante, un phénomène naturel qui débouche sur l’alternance d’une année de grande floraison avec une bonne productivité avec une année de rendements moindres.

Hors l’arabica, contrairement au robusta présent surtout dans les cafés solubles, est privilégié dans la consommation hors domicile qui repart à mesure de la réouverture progressive des lieux de consommation comme les bars et les cafés.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 1’583 dollars vendredi à 15H35 GMT (17H35 à Paris), contre 1’451 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison au même mois valait 160,65 cents, contre 150,10 cents sept jours auparavant et 163,15 cents plus tôt dans la journée vendredi, un plus haut depuis le 15 novembre 2016.

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