Marché du travail: flexibilisation au détriment des employés

AWP

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«La flexibilisation du temps de travail se fait au détriment de la conciliation entre la vie professionnelle et familiale», relève Gabriel Fischer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.

La pression ne cesse de s’accroître sur les travailleurs. La flexibilisation du temps de travail se fait au détriment du temps libre, alors que la conciliation entre travail et vie privée devient de plus en plus difficile.

«Sous le mot-clé flexibilisation, des attaques de grande envergure heurtent actuellement de plein fouet la protection des travailleurs», souligne Travail.Suisse dans son baromètre des conditions de travail dévoilé vendredi.

«La flexibilisation du temps de travail se fait de manière très unilatérale et au détriment de la santé et de la conciliation entre la vie professionnelle et familiale», relève Gabriel Fischer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.

Environ 40% des employés se sentent souvent ou très souvent stressés par leur travail. Le stress et l’épuisement émotionnel représentent une réalité quotidienne pour beaucoup d’employés et pour les assureurs-maladie un facteur de coût supplémentaire. «Il manque néanmoins toujours un monitoring régulier du stress», déplore Gabriel Fischer.

Entre 2015 et 2018, la part de ceux qui n’ont pas d’influence sur leur temps de travail est passée de 13,1% à 17,8%, alors que celle des personnes ayant une forte influence a diminué de 29% à 24,5%. Parallèlement, un tiers des travailleurs ne peuvent pas décider de leur temps de pause et la majorité pas même quand commence le travail.

Les employés déplorent également le manque de soutien à la formation continue. Presque la moitié des travailleurs trouvent que l’employeur n’encourage pas ou pas suffisamment leur formation continue.

Ce sont surtout les personnes peu qualifiées mais aussi les travailleurs plus âgés qui sont souvent livrés à eux-mêmes dans leurs efforts de se former et risquent ainsi de perdre le fil du marché du travail, ajoute Gabriel Fischer.

Contribution des employeurs

Travail.Suisse demande davantage de formation continue, aussi pour les travailleurs peu qualifiés. A l’ère de la numérisation, «le maintien de l’employabilité devient un défi d’ordre sociétal», soutient l’association.

Les employeurs doivent aussi y contribuer. L’organisation réclame en outre un fonds finançant les formations continues et les reconversions pour les travailleurs âgés.

Travail.Suisse exige de ne pas toucher à la loi sur le travail. L’association rejette catégoriquement le projet attaquant l’enregistrement du temps de travail comme le propose la commission de l’économie du Conseil des Etats.

Le Tessin mal noté

La qualité des conditions de travail varie fortement selon les secteurs, ressort-il du baromètre. La branche de l’information et de la communication se retrouve en haut du classement, alors que le secteur de la restauration pointe au dernier rang.

Le Tessin obtient le moins bon résultat de toutes les grandes régions de Suisse. Le canton italophone affiche des valeurs nettement en dessous de la moyenne suisse tant pour la dimension de la sécurité que pour celle de la motivation.

Publié chaque année depuis 2015, le baromètre des conditions de travail est le fruit d’un projet de coopération entre la Haute Ecole spécialisée bernoise, Travail.Suisse et le syndicat Syna.