L'Italie enregistre son meilleur PIB depuis 7 ans

AWP

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La hausse de 1,4% du produit intérieur brut est toutefois inférieure aux prévisions du gouvernement, qui tablait sur +1,5%.

L’Italie a enregistré en 2017 une croissance de 1,4% de son PIB, son meilleur résultat depuis sept ans, mais le pays demeure encore parmi les derniers de l’Union européenne.

La croissance du PIB (Produit intérieur brut) a en effet atteint 2,5% dans la zone euro l’an passé.

Selon les prévisions d’hiver de la Commission européenne, publiées le 7 février, la péninsule devrait se classer en 2017 en dernière position des 28 pays de l’Union européenne, avant de passer devant le Royaume-Uni en 2018.

Meilleur chiffre enregistré depuis 2010, quand le PIB avait progressé de 1,7%, la hausse de 1,4%, dévoilée mercredi par l’Institut national des statistiques (Istat), est légèrement inférieure aux prévisions du gouvernement qui tablait sur +1,5%. Elle atteint néanmoins 1,5%, corrigée des effets du calendrier.

«La croissance était plus forte début 2017 qu’à la fin de l’année (...) L’Italie semble avoir manqué l’accélération de l’activité enregistrée dans les autres pays européens», a souligné Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien et désormais à la tête du cabinet LC Macro Advisors.

Il a ainsi jugé «légèrement décevant le quatrième trimestre». Corrigée des effets du calendrier, la hausse trimestrielle atteint 1,6% sur un an, en ligne avec le consensus, et +0,3% sur un mois, un chiffre inférieur aux attentes des analystes (+0,4%).

M. Codogno note cependant que certains indicateurs montrent des signes d’expansion, comme la production industrielle.

Celle-ci a augmenté de 3% en 2017 --sa plus forte hausse là aussi depuis 7 ans--, avec une augmentation de 1,6% en décembre, soit le double de ce qui était prévu par les analystes (0,8%).

Incertitude liée aux élections

«Sauf choc mondial inattendu ou une correction plus forte qu’attendue sur les marchés financiers (...) la croissance devrait reprendre à un rythme plus rapide début 2018», estime M. Codogno, qui table sur une hausse de 1,8% sur l’ensemble de l’année.

Le gouvernement italien et la Commission européenne prévoient pour leur part une croissance de 1,5%, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) est moins optimiste, prévoyant +1,4%.

Pour 2019, Rome table sur 1,5%, la Commission 1,2% et le FMI 1,1%.

Selon Nicola Nobile, d’Oxford Economics, la croissance italienne devrait rester solide cette année, dans un contexte de croissance mondiale, même s’il évoque des risques «en légère hausse».

Parmi ceux-ci figure «l’incertitude politique liée aux élections législatives (du 4) mars, qui pourrait avoir des effets négatifs sur la confiance et les marchés financiers».

Après deux années de récession, l’Italie a renoué en 2014 avec la croissance, mais de manière exsangue.

Le PIB italien, en valeur absolue, n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise: il est encore inférieur de 5,7% au pic atteint au premier trimestre 2008. Et ce alors que dans le même temps, «celui de la zone euro est en moyenne supérieur de 7%», a déploré l’organisation patronale Unimpresa.

L’association de consommateurs Federconsumatori souligne elle que la croissance enregistrée ne se traduit pas pleinement «dans les conditions de vie des familles, qui dans de nombreux cas, se trouvent dans des situations de profond embarras», notamment en raison du chômage.

Le taux de chômage reste à un niveau très élevé en Italie, à 10,8%, et atteint 32,2% chez les 15-24 ans.

Pour Federconsumatori, il est de fait «fondamental que le gouvernement lance une série d’actions pour favoriser la croissance, la relance de l’emploi et la redistribution des revenus».