Chaque année, l’indice ESG mesure les risques liés à l’environnement, aux droits de l’homme et à la santé et à la sécurité des personnes dans le monde entier. Servant de référence, l’indice ESG aide à évaluer les initiatives de durabilité des pays et à promouvoir le progrès vers un avenir résilient et durable.
Dans un revirement historique, l’Islande sécurise la première place dans l’indice ESG, surpassant la Finlande, l’ancien leader. Suivent de près la Suède à la 3e place, la Norvège à la 4e, et l’Australie, qui affiche une impressionnante progression de la 9e à la 5e place. Cette réalisation consolide la position de l’Australie aux côtés des pays nordiques en tant que leader mondial en matière de performance ESG.
La position de la Suisse dans l’indice ESG reste stable, passant de la 7e à la 6e place sur 183 pays. Alors que la Suisse dispose de cadres bien établis pour les droits de l’homme (classée 6ème) et la santé et la sécurité des personnes (classée 15e), le principal défi du pays réside indéniablement dans la protection de l’environnement. Malheureusement, la Suisse n’a montré aucune amélioration à cet égard par rapport à l’année précédente, allant jusqu’à subir un recul de deux positions pour atteindre le 32e mondial.
Cette distinction se voit amplifiée par les avancées des états voisins, et notamment l’adoption récente, le 24 avril 2024, de la nouvelle directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises («CSDDD») par le Parlement européen. Cette étape majeure met en lumière le risque d’impacts secondaires importants sur les entreprises suisses, soulignant le besoin urgent d’adopter et de mettre en œuvre des pratiques commerciales plus durables. Ceci est particulièrement crucial pour aborder les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les risques associés au changement climatique.
A l’échelle mondiale, le dernier indice ESG de 2023 (ESGI) dresse un tableau préoccupant concernant la préservation de l’environnement, notamment lorsque deux acteurs mondiaux significatifs, le Brésil et la Russie, voient leur score baisser. Le Brésil, autrement nommé les «poumons de la Terre», et la Russie, célèbre pour ses vastes forêts boréales essentielles à l’équilibre climatique, connaissent tous deux des baisses inquiétantes, classés respectivement 153e et 123e cette année, dans le sous-indice environnement.
Le rôle du Brésil dans les émissions de gaz à effet de serre persiste dans le dernier rapport, atteignant un total significatif de 467 kilotonnes de CO2 émises sur une année, ce qui en fait le 14e plus grand émetteur au monde. Le Brésil a également un impact accru sur la biodiversité de son pays, notamment en ce qui concerne les forêts et les oiseaux en voie de disparition.
De son côté, la Russie se classe au 4e rang mondial des émetteurs de CO2, après la Chine (1er plus grand émetteur), les États-Unis (2e) et l’Inde (3e). Son impact environnemental s’étend également à la biodiversité, le pays se classant 2e pour son implication dans la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, juste après la Chine.
Du point de vue droits humains, les pays à surveiller de près pour leurs déclins marqués sont principalement situés en Asie (Bangladesh 158e, Russie 139e, Emirats arabes unis 92e) et en Afrique (Guinée équatoriale 170e, Algérie 160e, Angola 155e).
Le Bangladesh, la Russie et l’Algérie sont confrontés à des tensions entre groupes prononcées et à des élites morcelées. Le Bangladesh fait également face à des contraintes sévères sur la liberté d’expression, un défi partagé avec les Emirats arabes unis.
En contraste, la Guinée équatoriale et l’Angola, les deux autres nations africaines mentionnées, font face à des problèmes pressants de pauvreté et de disparités dans les services essentiels tels que l’éducation, l’assainissement et d’autres services sociaux.
Au niveau régional, l’Europe maintient une avance significative sur les autres régions du monde, avec un score de 28,15, bien devant l’Amérique du Sud (38,58), l’Amérique du Nord (40,05), l’Océanie (41,63), l’Asie (46,22) et l’Afrique (55,61). L’Europe présente une variance minimale entre ses pays, en particulier au sein des 27 Etats membres de l’Union européenne. Au sein de l’UE, la Finlande, la Suède, le Portugal et le Danemark se distinguent en tant que leaders de l’indice ESG, tandis que la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie sont à la traîne, avec seulement une différence de 18,6 points entre la Finlande, classée première, et la Hongrie.
Le classement de l’Indice ESG culmine avec la Somalie (183e), identifiée de manière persistante comme le pays présentant le plus grand risque ESG pour la troisième année consécutive. Avant la Somalie, le Yémen, plongé dans l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, subit une forte baisse en chutant de sept places, suivi par le Tchad (181e), Haïti (180e) et la République centrafricaine (179e).
Les résultats 2023 de l’ESGI, comprenant la visualisation interactive des données et la documentation technique, sont disponibles sur un site dédié, ici.