Les hôtels suisses ne voient pas encore le bout du tunnel

AWP

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Le succès de la période estivale dépend d’un éventuel retour de la clientèle étrangère et donc de la levée des restrictions de voyages, a estimé la faîtière Hotelleriesuisse.

L’hôtellerie suisse continue d’être lourdement pénalisée par la pandémie de coronavirus. Les établissements ont subi des pertes élevées pendant la saison hivernale et au printemps. Le succès de la période estivale dépend quant à elle d’un éventuel retour de la clientèle étrangère et donc de la levée des restrictions de voyages, a estimé vendredi la faîtière Hotelleriesuisse.

Selon une enquête réalisée en mai par la fédération auprès de 380 membres, 61% des hôtels ont subi pendant la saison d’hiver 2020/2021 une chute du chiffre d’affaires d’au moins 40%. Et ils sont 28% à avoir vu leurs recettes s’effondrer de 70% ou plus. La situation est pire dans les villes, où 83% des établissements ont vu leurs revenus péricliter d’au moins 40%.

En chiffres absolus, les hôtels helvétiques ont encaissé entre novembre 2020 et avril 2021 en moyenne une perte de 1 million de francs. En ville, les pertes atteignent 1,5 million par établissement.

Pour faire face à la situation, 39% des entreprises interrogées ont abaissé leurs prix. Pour les hôtels en milieu urbain, cette part passe même à 61%.

La situation a été un peu moins mauvaise au printemps, 36% des hôtels ayant subi un repli de 40% ou plus du chiffre d’affaires. En milieu urbain, cette proportion passe à 50%. Pour cette période, la perte moyenne par établissement passe à environ 300’000 francs.

Encore loin des niveaux d’avant-crise

Hôtelleriesuisse table sur un léger mieux à l’approche de la saison estivale, avec un niveau de réservation de 48% - cependant encore éloigné des 72% de 2019. En mai, les réservations devraient être plus élevées qu’il y a un an, lors de la première vague de Covid-19. Quant à la période juin-août, elle s’annonce pour l’heure stable comparé à 2020.

«Le rétablissement de l’hôtellerie, surtout en ville, a encore un long chemin à parcourir», a averti la fédération. Cette dernière ne s’attend pas avant l’année prochaine à une reprise, avec un éventuel retour des touristes étrangers.

Face à ces difficultés, la faîtière appelle à conserver «au moins» jusqu’à la fin de l’année les mesures de réduction de l’horaire de travail, à laquelle 86% des établissements ont fait appel. Courant mai, la durée maximale de l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) avait été prolongée de 18 à 24 mois pour éviter une vague de licenciements fin août.

Les mesures de soutien pour les cas de rigueur - débloquées pour 28% des hôtels interrogés - doivent également rester en place.

Les hôteliers ont mis en oeuvre diverses mesures pour gérer au mieux leur trésorerie, avec notamment la réduction des capacités et la fermeture de certaines activités comme la restauration, la réduction des heures supplémentaires, le gel des embauches, le report ou l’annulation d’annonces publicitaires ou encore le gel des investissements.

 

La parahôtellerie s’attend à une forte demande cet été
La parahôtellerie a en partie réussi à faire fi de la crise pandémique, les réservations de logements de vacances ou dans les villages Reka ayant bondi l’hiver dernier. Les campings et auberges de jeunesse ont par contre subi les aléas des restrictions sanitaires. Le secteur s’attend néanmoins a un fort rebond pour la saison estivale.
Les appartements de vacances ont ainsi été demandés l’hiver dernier, le loueur Interhome, filiale de Migros, ayant enregistré un bond de 36% des réservations et de 20% du chiffre d’affaires comparé à la même période de l’année précédente.
Les villages de vacances Reka ont également été plébiscités par les touristes suisses. Après avoir dû fermer entre la mi-mars et la mi-mai 2020 en raison des restrictions sanitaires, la saison d’hiver 2020/2021 s’est soldée par une hausse de 25% des nuitées et de 15% des recettes, a précisé la faîtière vendredi dans un communiqué.
La situation a été plus compliquée pour les campings TCS, dont les 24 sites n’avaient pas pu ouvrir début avril 2020. Mais ce secteur a enregistré en avril 2021 une envolée des nuitées de 205% comparé au même mois de 2019.
Quant aux auberges de jeunesse, durement impactées par l’interdiction des voyages de classe, elles ont affiché un repli des nuitées de 24% et de 22% du chiffre d’affaires pendant la saison d’hiver 2020/2021, comparé à la période précédente.
Les membres de la faîtière Parahôtellerie Suisse sont cependant optimistes pour cet été, même en l’absence des touristes étrangers. Les auberges de jeunesse ont ainsi enregistré une hausse des réservations de 24% sur un an, tandis que les campings TCS font face à une envolée de 256% des réservations sur internet.
Interhome fait quant à lui état d’une envolée de 85% des réservations pour la saison estivale et les villages de vacances Reka d’une progression de 50%.

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