Les bas salaires ne suffisent pas pour vivre, selon l’USS

AWP

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L’économie suisse a connu plusieurs bonnes années, mais les salaires réels ne connaissent pas une meilleure situation.

Alors que l’Office fédéral de la statistique a présenté mardi une étude sur les salaires 2022, l’Union syndicale suisse (USS) critique le fait que les bas salaires ne suffisent pas pour vivre. L’Union patronale suisse (UPS) salue elle les résultats malgré le contexte actuel de crises.

Alors que l’économie suisse a connu plusieurs bonnes années, les salaires réels ne connaissent pas une meilleure situation, a relevé l’économiste en chef de l’USS Daniel Lampart devant les médias à Berne. Et de citer la hausse des prix ou encore le «choc» des primes maladies.

Même s’il a salué les efforts pour améliorer les salaires des femmes, il a rappelé le fait que celles-ci sont les plus présentes dans les métiers à bas salaires, comme les soins, la garde d’enfants ou les services personnels.

La Suisse doit avoir des objectifs plus ambitieux pour lutter contre les bas salaires, a lancé M. Lampart. «Chaque salaire doit suffire pour vivre.» Et de mentionner les jeunes en apprentissage qui ont aussi de la peine à boucler leurs fins de mois. «5000 francs par mois brut, c’est un minimum.»

Effet positif des aides Covid

Le directeur de l’UPS Roland Müller a lui estimé que la situation pourrait être pire au vu des crises des dernières années, comme le coronavirus, la hausse des prix de l’énergie ou la guerre en Ukraine. Il a salué la collaboration tripartite entre l’Etat et les partenaires sociaux pendant le Covid-19 pour le versement d’aides sans effort bureaucratique, ce qui a permis d’éviter une péjoration des salaires.

Il a reconnu que la situation actuelle liée à l’inflation est difficile. Mais il a appelé à continuer à discuter entre partenaires sociaux, le contrat social étant «une des recettes de la Suisse». «Evidemment, on peut toujours vouloir plus. Mais même si on se dispute, on doit continuer à avancer ensemble.»

Salaires minimaux cantonaux

Il y a encore beaucoup à faire, mais les résultats vont dans la bonne direction, selon M. Müller. Et d’évoquer la thématique des salaires minimaux fixés par certains cantons. Il y est opposé: «Cela ne va pas si des cantons font des exceptions, si des mesures ne sont pas valables partout en Suisse.»

Le sujet est sensible au niveau national. Ces salaires minimaux cantonaux sont un minimum s’il rien n’existe sur le plan fédéral, a rétorqué M. Lampart. Ils montrent qu’il faut un montant minimal pour vivre.

Questionné sur un aspect positif des discussions entre partenaires sociaux, le représentant de l’USS a cité les conventions collectives de travail. «Mais il faut toujours investir dans le système pour le maintenir et le développer.»

La relation entre les partenaires sociaux n’est pas une «d’amour» mais une «de finalité», a déclaré M. Lampart. «Il n’est pas question de s’aimer ou pas, mais d’engagement par rapport à ce que l’on veut en Suisse.»

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