Le recul du tourisme devrait coûter de 3 à 4,3% au PIB suisse

AWP

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L’OMT prévoit une réduction de plus de 70% des dépenses des touristes internationaux en Suisse. Côté emploi, le recul du travail non qualifié dans la branche devrait s’établir entre 4,5 et 6,1%.

Les difficultés du tourisme en raison de la pandémie devraient coûter cette année entre 3 et 4,3% de PIB à la Suisse, selon l’ONU. La relance mondiale de la branche, attendue dès cet été, dépendra de la vaccination et de la collaboration sur la réglementation.

Dans un rapport publié mercredi à Genève par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), trois scénarios possibles sont établis. Pour la Suisse, l’évaluation moyenne anticipe un effet direct et indirect d’un peu plus de 3,5% sur le Produit intérieur brut (PIB) en raison des pertes touristiques.

Autre indication, l’OMT prévoit une réduction de plus de 70% des dépenses des touristes internationaux en Suisse. Côté emploi, le recul du travail non qualifié dans la branche devrait s’établir entre 4,5 et 6,1%.

Au niveau mondial, la diminution du tourisme pourrait provoquer une perte de plus de 4000 milliards de dollars pour l’année dernière et cette année. Les pertes sont peu élevées dans la plupart des pays riches. Le total pourrait représenter jusqu’à 60 % du recul dans le PIB mondial. Selon ces chiffres, les pertes ont atteint près de 2500 milliards de dollars l’année dernière, dont environ 930 milliards (environ 858 milliards de francs) d’effets directs.

Pour cette année, selon les scénarios, le nombre d’arrivées internationales devrait reculer au moins de plus de 35% dans les pays riches. La pire anticipation prévoit une diminution de trois quarts dans tous les Etats. Cette situation va coûter environ 1800 milliards de dollars, selon l’évaluation moyenne.

Plus élevées que prévu

Le chômage de la main-d’oeuvre non qualifiée progresse de plus de 5% en moyenne, avec une variation de 0 à 15% selon les pays. Près d’un tiers des dépenses touristiques sont absorbées par les coûts de personnel.

«Le monde a besoin d’un effort global en faveur de la vaccination qui permettra de protéger les travailleurs», affirme la secrétaire générale provisoire de la CNUCED Isabelle Durant. Cette avancée est importante notamment pour les pays en développement, très dépendants du tourisme, a dit de son côté son homologue de l’OMT Zurab Pololikashvili.

En juillet dernier, la CNUCED avait estimé qu’un arrêt de quatre à douze mois du tourisme international coûterait à l’économie mondiale entre 1200 et plus de 3000 milliards de dollars. Les pertes sont plus importantes que prévu et «la situation cette année ne semble pas meilleure», a affirmé à la presse un responsable de l’agence onusienne.

Relance plus rapide en Suisse

Restrictions, lenteur de la lutte contre le coronavirus ou encore écosystème économique difficile expliquent cette estimation. Une relance est attendue sur les six prochains mois. Le soutien public à l’économie pourrait aussi diminuer l’impact de la détérioration.

Selon l’ONU, la Suisse fait partie des pays où le taux de vaccination est le plus important et qui devraient se rétablir le plus rapidement. Mais l’OMT ne s’attend pas à une situation mondiale d’avant-crise avant 2023 ou même plus tard. L’ONU appelle à élargir l’immunisation dans tous les pays et à une collaboration sur les conditions requises pour l’entrée sur les territoires face à la pandémie.

Selon l’OMT, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a diminué d’environ 1 milliard, soit 73%, l’année dernière. Pour les trois premiers mois cette année, il devrait même reculer de 88%. Les quatre prochaines années seront importantes pour adapter le tourisme, selon une responsable de l’OMT. Les difficultés varient selon les régions, dit l’ONU.

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