Le PIB Suisse a bondi de 7,2% au troisième trimestre

AWP

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Cette hausse intervient après une chute de 8,6% lors des six premiers mois de l’année, causée par la pandémie de coronavirus.

Les mois d’été se sont révélés favorables pour l’économie helvétique. Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a bondi de 7,2% au troisième trimestre comparé au partiel précédent, porté par la demande intérieure et une partie du secteur tertiaire, indique mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

Cette hausse, obtenue grâce à l’assouplissement des restrictions visant à lutter contre la propagation du virus, intervient après une chute de 8,6% lors des six premiers mois de l’année, causée par la pandémie de coronavirus.

L’évolution du PIB entre juillet et septembre dépasse les prévisions les plus optimistes des économistes interrogés par AWP, qui tablaient sur une croissance comprise entre 5,0% et 7,0%.

Le Seco a par ailleurs révisé l’évolution du PIB au deuxième trimestre, dont le recul a été ramené à 7%, sensiblement moins que la chute de 8,2% initialement annoncée.

Malgré l’embellie au troisième trimestre et un rattrapage des trois quarts de la baisse subie lors des six premiers mois de 2020, le PIB accuse toujours un recul de 2% par rapport à son niveau d’avant-crise du Covid-19, à la fin de l’année dernière, précise le Seco dans son communiqué. La Suisse a cependant montré jusqu’ici davantage de résilience face aux difficultés posées par le coronavirus que les pays voisins.

L’été a marqué un début de retour à la normale et l’assouplissement progressif des mesures de lutte contre la pandémie. La fin des restrictions a dopé la consommation privée, qui s’est envolée de 11,9%. La reprise de nombreux secteurs d’activité a déployé des effets bénéfiques sur la croissance. Les investissements en biens d’équipement (+8,8 %) et les investissements dans la construction (+5,1 %) ont également retrouvé des couleurs

L’hôtellerie-restauration revit

Bien qu’en progression de 8,9% lors de la période sous revue, la demande intérieure reste - tout comme le PIB - en recul de 2% par rapport à son niveau d’avant-crise. Elle a néanmoins permis de revigorer le commerce de détail (+6,0%). Le domaine santé humaine et activités sociales a crû de 12%.

Mais les plus fortes hausses sont à mettre sur le compte des spectacles et activités récréatives et de l’hôtellerie restauration, avec des bonds respectifs de 62% et 73%. Ces deux secteurs ont particulièrement pâti des fermetures ordonnées par le Conseil fédéral. L’exportation des services a connu une maigre croissance (+1,4%) en raison d’un fort recul des touristes étrangers en Suisse.

Bien qu’encore très affectées par les conséquences du coronavirus, les exportations de marchandises (+6,9%) ont relevé la tête au troisième trimestre. La valeur ajoutée de l’industrie manufacturière s’est enrobée de 8,6%.

Dans son communiqué, le Seco rappelle que la pandémie de coronavirus rend difficile la collecte des données, ce qui peut donner lieu à des révisions importantes destinées à corriger d’éventuelles distorsions statistiques.

Pour les économistes de VP Bank, la reprise enregistrée au troisième trimestre est «impressionnante». L’établissement liechtensteinois se garde cependant de tout excès d’optimisme. Les perspectives pour les mois d’hiver demeurent mitigés en raison de la deuxième vague et il faudra compter avec les conséquences de la pandémie jusqu’au printemps prochain, selon eux.

Le secteur du tourisme sera fortement affecté, en raison d’une saison de ski qui se déroulera sur un faux rythme. L’hôtellerie et la restauration dans les zones de sports d’hiver ne pourront pas générer autant de recettes que d’habitude. Le commerce de détail pâtira d’un climat de consommation morose.

Pour VP Bank, la deuxième moitié de l’année prochaine marquera le retour à une reprise économique «soutenue».

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