Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'offensive russe en Ukraine.
La Russie a annoncé lundi soir la mise en place de cessez-le-feu locaux dans plusieurs villes ukrainiennes à partir de 07H00 GMT mardi pour permettre l’évacuation de civils via des couloirs humanitaires, à l’issue de nouvelles négociations avec les Ukrainiens.
Une troisième session de négociations russo-ukrainiennes s’est achevée lundi soir au Bélarus, les Ukrainiens évoquant «certains résultats positifs» sur «la logistique des couloirs humanitaires» tandis que les Russes jugeaient cette session «pas à la hauteur des attentes».
L’ONU a de son côté réclamé des «couloirs sûrs pour fournir de l’aide humanitaire dans les zones d’hostilités» en Ukraine.
Le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Boris Johnson sont «déterminés à continuer d’augmenter le coût» infligé à la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine, selon un communiqué publié lundi par la Maison Blanche après une vidéoconférence entre les quatre hommes.
Le front très uni jusqu’ici des Occidentaux en matière de sanctions économiques semblait se fissurer lundi sur la question d’un embargo sur les ventes d’hydrocarbures russes, une option que rejette l’Allemagne, dépendante de ses approvisionnements en gaz russe. Le président américain «n’a pas pris de décision à ce stade» sur un tel embargo, a précisé sa porte-parole.
La Russie a mis en garde lundi contre des «conséquences catastrophiques» pour le marché mondial de la mise en place d’un embargo occidental sur le pétrole russe, discuté par Washington et l’Union européenne.
«La flambée des prix risque d’être imprévisible et d’atteindre plus de 300 dollars pour un baril, voire plus», a affirmé le vice-premier ministre russe, chargé de l’Energie, Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes.
Emmanuel Macron a déclaré lundi qu’il ne pensait pas qu’une «vraie solution» puisse être négociée entre Moscou et Kiev pour mettre fin au conflit en Ukraine «dans les jours et semaines qui viennent», ce qui fait que la guerre va «continuer».
Le président français Emmanuel Macron avait un peu plus tôt dénoncé «le cynisme moral et politique» de la proposition russe de couloirs humanitaires aux habitants de plusieurs villes d’Ukraine pour «les amener en Russie».
Au moins 13 personnes sont mortes dans des bombardements qui ont touché une boulangerie industrielle à Makariv, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Kiev, ont indiqué les services de secours ukrainiens.
De nouveaux combats ont eu lieu près de Soumy, dans le Nord-Est, selon le chef de l’administration militaire de la région. «Il y a des morts».
Plus de 1,7 million de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février, dont plus de la moitié ont été accueillies en Pologne, selon les derniers décomptes de l’ONU.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que l’Europe pouvait s’attendre à recevoir cinq millions d’exilés si l’invasion de l’Ukraine et les bombardements des villes se poursuivaient.
L’Union européenne a lancé la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, a annoncé la présidence française du Conseil de l’UE.
Les trois pays ont déposé leur demande à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. La Commission européenne va devoir exprimer un avis officiel et les 27 devront ensuite décider s’ils accordent le statut de candidat aux demandeurs, avant des négociations longues et complexes.
Moscou a établi une liste de pays «hostiles» à la Russie, auxquels les particuliers et les entreprises russes pourront rembourser leurs dettes en roubles, monnaie dont la valeur a perdu 45% depuis janvier.
Cette liste de pays comprend entre autres les pays de l’Union européenne, l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée du Sud, les États-Unis, la Suisse et Japon.
La Russie a refusé de comparaître lors de l’ouverture des audiences devant la Cour internationale de justice dans une procédure initiée par l’Ukraine, qui demande au plus haut tribunal de l’ONU d’ordonner à Moscou d’arrêter son invasion.
La Russie a exigé la protection «adéquate» de ses représentations diplomatiques en France, après avoir signalé une «attaque» au cocktail Molotov contre l’un de ses centres culturels à Paris.
En Irlande, c’est un camion qui a défoncé le portail de l’ambassade russe à Dublin. La police a indiqué avoir arrêté le conducteur.