Le patron de la BRI estime que la poussée d’inflation est «temporaire»

AWP

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Selon Agustin Carstens, l’accélération de l’inflation est liée à des effets ponctuels qui devraient «se dissiper assez rapidement».

La récente poussée d’inflation est un phénomène «temporaire», a affirmé mardi le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI) qui a élaboré plusieurs scénarios pour évaluer les défis auxquels sont confrontées les banques centrales pour sortir de la crise.

«A ce jour, nous, à la BRI, considérons qu’elle sera le plus probablement temporaire», a déclaré le directeur général Agustin Carstens lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.

L’accélération de l’inflation est liée, selon lui, à des effets ponctuels, dont le rebond des cours des matières premières et les tensions sur les approvisionnements avec la reprise qui devraient «se dissiper assez rapidement».

En mai, les prix à la consommation ont bondi de 5% aux Etats-Unis, soit leur plus forte hausse en près de 13 ans, et de 2% en zone euro, soit la limite haute de l’objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), suscitant des inquiétudes chez les investisseurs.

Si la BRI y voit un phénomène ponctuel, l’institution sise à Bâle, en Suisse, n’en a pas moins envisagé deux autres scénarios afin d’évaluer les «défis considérables» auxquels vont être confrontées les banques centrales avec le «Pandexit» (ndlr: la contraction de «pandémie» et «exit»).

Alors que son scénario de base s’appuie sur l’idée d’une reprise relativement harmonieuse, le second scénario envisage, lui, une accélération plus marquée que prévu de la reprise économique, sous l’effet des plans de relance et d’une forte reprise de la consommation dopée par l’épargne accumulée par les ménages qui aurait pour corollaire des tensions sur les prix.

Les banques centrales risqueraient alors de devoir durcir plus tôt que prévu leurs politiques monétaires. Elles devraient alors se livrer à un délicat exercice de communication avec les marchés dans la mesure où d’importants déséquilibres se sont accumulés avec la faiblesse des taux d’intérêt, notamment en Bourse et dans l’immobilier.

A l’inverse, la BRI a également envisagé un scénario dans lequel la reprise calerait, imposant aux banques centrales de maintenir plus longuement leurs politiques monétaires accommodantes, avec le risque que ces déséquilibres continuent d’enfler, en particulier dans l’immobilier.

Grâce à leurs interventions massives, conjuguées aux vastes plans gouvernementaux de soutien à l’économie, «un désastre économique a été évité et l’économie mondiale a rebondi plus rapidement que prévu», a fait valoir M. Carstens.

Mais «nous ne sommes pas encore sortis d’affaires», a-t-il ajouté, soulignant que la reprise reste «très inégale et incomplète».

Le grand défi à long terme pour les banques centrales va être de restaurer leur marge de manoeuvre pour pouvoir à nouveau venir en aide à l’économie à l’avenir en cas de récession ou de nouvel événement imprévu.

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