Les ventes du géant agroalimentaire Nestlé ont progressé à un rythme soutenu en 2021. La rentabilité s’est en revanche très légèrement tassée en raison de l’inflation, de la hausse des prix des matières premières et du transport.

Le chiffre d’affaires de la multinationale veveysane a crû de 3,3% à 87,1 milliards de francs, d’après un communiqué publié jeudi. La croissance organique, elle, atteint 7,5%, après 3,6% en 2020.

Quant au bénéfice net, il a bondi de 38,2% à 16,9 milliards, grâce à la vente partielle de la participation dans L’Oréal. Le bénéfice récurrent par action a crû de 5,8% à taux de change constant, à 4,42 francs par action, grâce à son principal vecteur, les ventes. Le programme de rachat d’actions a contribué à hauteur de 1,3% à l’augmentation du bénéfice par action.

Le résultat opérationnel Ebit a progressé de 1,4% à 15,1 milliards de francs, pour une marge correspondante de 17,4%, contre 17,7% en 2020. Ceci reflète la répercussion différée de l’inflation des coûts sur les prix de vente. «Si l’inflation s’installe dans la durée, nous nous adpaterons à ce phénomène, mais si celle-ci retombe, le problème disparaîtra de lui-même», a indiqué en conférence de presse Mark Schneider, directeur général.

Les ventes en ligne ont augmenté de 15,1%, atteignant 14,3% du chiffre d’affaires total de Nestlé. Les canaux hors domicile ont enregistré une croissance organique de 24,5% grâce aux réouvertures de magasins après un exercice 2020 marqué par la pandémie.

Dans le détail, la croissance a atteint 7,2% dans les marchés développés et 7,8% dans les marchés émergents. Par catégorie de produits, le café se taille la part du lion, avec une croissance du chiffre d’affaires de 17,1% à 3,1 milliards pour les produits Starbucks. Les ventes d’aliments pour animaux ont pour leur part crû de 12,7% et celles de produits d’origine végétale de 16,8%.

La nutrition infantile a en revanche connu une évolution négative en raison de la baisse des ventes en Chine et d’une baisse de la natalité au niveau mondial. Des mesures ont été prises pour redresser ce secteur dans l’Empire du Milieu. «Nestlé entend maintenir son engagement sur le marché des aliments pour nourrissons et bébés en Chine», a indiqué en conférence de presse Mark Schneider, directeur général de la société. Une amélioration est attendue cette année.

Par zones géographiques, les ventes ont crû de 8,5% dans la zone Amériques, de 7,2% dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord et de 4,2% dans la zone Asie, Océanie et Afrique subsaharienne.

Dans le secteur des eaux, Nestlé a poursuivi son recentrage sur le haut de gamme, «une stratégie qui s’avère payante», a souligné M. Schneider. La croissance organique s’est inscrite à 6,8%.

Notons encore que le chiffre d’affaires du produit vedette Nespresso a progressé de 8,8% à 6,4 milliards et que celui de la division Health Science, spécialisée dans la nutrition, s’est amélioré de 13,5% à 4,8 milliards.

Pour la suite de son exercice en 2022, Nestlé prévoit une croissance organique des ventes d’environ 5% et une marge opérationnelle courante récurrente comprise entre 17,0% et 17,5%. Le bénéfice récurrent par action à taux de change constant est attendu à la hausse, tout comme la rentabilité du capital. A moyen terme, Nestlé entend continuer à inscrire une croissance des ventes autour de 5% et améliorer la marge opérationnelle de façon modérée et pérenne.

Le comité exécutif compte proposera un dividende à 2,80 francs, soit une augmentation de cinq centimes, à la prochaine assemblée générale annuelle le 19 avril prochain.

A la Bourse, les marchés ont accueilli ces résultats dans une certaine indifférence, le titre Nestlé se comportant un peu mieux que l’indice. A 10h44, il reculait de 0,1% à 117,24 francs tandis que l’indice SMI perdait 0,35%.