Le Covid-19 met à terre le marché de l’or en 2020

AWP

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«Le marché mondial de l’or a été ravagé par la pandémie de Covid-19 tout au long de l’année», constate le Conseil mondial de l’or (CMO).

La demande en or a été particulièrement faible en 2020, tombant à un niveau plus vu depuis onze ans, pénalisée par la pandémie de Covid-19 et ce malgré l’avidité des investisseurs financiers, selon le Conseil mondial de l’or (CMO).

«Le marché mondial de l’or a été ravagé par la pandémie de Covid-19 tout au long de l’année», constate l’institution dans son rapport du quatrième trimestre publié jeudi, qui boucle donc l’année 2020.

La demande totale de métal précieux est tombée à 3.759,6 tonnes l’an dernier alors qu’elle n’était plus passée sous la barre des 4.000 tonnes depuis 2009.

Et la reprise n’est pas là au quatrième trimestre qui affiche une baisse de 28% par rapport au précédent, devenant ainsi «le plus faible depuis le début de la crise financière» en 2008, notent les auteurs du rapport.

Le contexte économique incertain déclenché par la pandémie de Covid-19 est pourtant de nature à favoriser les valeurs refuge, l’or étant considéré par les investisseurs comme la première d’entre elles.

Mais l’envolée des prix à plus de 2.000 dollars l’once au début du mois d’août, du jamais vu dans l’histoire, a surtout encouragé la spéculation sur des produits financiers indexés sur l’or (ETF) et contribué à différer l’achat d’or physique, devenu trop cher.

Une situation paradoxale que le Conseil mondial de l’or qualifie de «bénédiction en demi-teinte».

Tous segments confondus

«Le marché a été porté par les investisseurs financiers», a exposé le porte-parole du CMO John Mulligan auprès de l’AFP, «quand la joaillerie a été durement touchée l’an dernier».

L’appétit pour les bijoux en or a en effet chuté de 34% par rapport à l’année précédente, pour atteindre un total de 1.411,6 tonnes, un record bas dans les tablettes du CMO qui remontent pourtant à 1995.

La Chine, berceau de la pandémie, conserve sa place de premier marché sur ce segment mais sa demande a dégringolé de 35% par rapport à 2019. Elle est remontée cependant au quatrième trimestre.

L’Inde a vu la sienne fondre de 42% l’an dernier en raison de la pandémie de Covid-19 qui a lourdement affecté le pays et entraîné le report de nombreux mariages, événements propices à l’achat d’or par les familles, mais elle voit le même rebond en fin d’année.

Les besoins de l’industrie, tirés principalement par l’électronique, ont eux aussi reculé mais dans une moindre mesure, de l’ordre de 7%, quand ceux en pièces et lingot ont surnagé, grappillant tout de même quelque 3% en 2020 par rapport à l’année précédente.

Locomotive financière

La demande des banques centrales enfin, relative en volume (moins de 300 tonnes en 2020), a été la plus importante chute en proportion, avec 59% de moins qu’en 2019. Au rang des principaux acheteurs figurent d’abord la Turquie, suivi de loin par l’Inde et la Russie.

Seuls grands gagnants l’an dernier, les ETF ont vu leur demande exploser de 120% pour atteindre 877,1 tonnes.

L’aversion des investisseurs pour le risque a été l’un des principaux moteurs pour ces placements en faveur de l’or, attiré par son statut de valeur refuge mais aussi la forte volatilité des cours synonyme de possibles gains importants et rapides, l’inverse étant également valable pour cette classe d’actifs.

Du côté de l’offre, la pandémie de Covid-19 a aussi affecté l’extraction minière, en baisse de 4%, qui n’a pas été exempte d’une baisse d’activité voire de fermetures ponctuelles dans certains pays producteurs.

Une baisse «minime» juge M. Mulligan qui montre surtout «la robustesse et la résilience de l’industrie», selon lui. Les prix soutenus ont aussi encouragé la filière du recyclage de l’or, qui s’est maintenue sur l’année.

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