Le Seco annonce une progression du PIB de 0,6% sur un an et de 0,3% en l’espace de trois mois, en ligne avec les attentes.
Après avoir marqué le pas fin 2022, l’économie suisse a repris un brin de vigueur au premier trimestre 2023. Soutenu par la consommation privée et la hausse des exportations, le produit intérieur brut (PIB) a progressé entre janvier et fin mars de 0,6% sur un an et de 0,3% en l’espace de trois mois. Mais les perspectives s’annoncent moroses.
Corrigé des effets des événements sportifs, le PIB helvétique s’est étoffé au premier trimestre de 0,5% au regard du dernier partiel de 2022 et de 0,9% en l’espace de douze mois, a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).
L’évolution s’est révélée conforme aux attentes des économistes sondés par l’agence AWP, ceux-ci ayant anticipé une croissance entre 0,1 et 0,3% sur trois mois et entre 0,6 et 0,7% sur un an.
L’expansion de la demande intérieure finale de 0,9% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents a dépassé sa moyenne historique, observent les économistes de la Confédération.
Si la consommation de l’Etat a stagné, celles des privés a progressé de manière substantielle (+0,6%). Les dépenses de consommation dans les services, notamment, ont nettement progressé, entre autres dans le domaine de la mobilité et du tourisme. Portée par le secteur des voyages, qui continue de se revigorer, la création de valeur a enregistré une croissance supérieure à la moyenne dans la branche des transports et de la communication (+0,7%) et dans l’hôtellerie-restauration (+1,0%).
Les dépenses de consommation pour les biens ont cependant présenté une évolution nettement moins favorable, la création de valeur ayant fléchi de 0,4% dans le commerce de détail. Considéré dans son ensemble, ce secteur a toutefois achevé la période sous revue sur une note positive (+2,1%) à la faveur des ventes de gros et d’automobiles. La plupart des autres branches tertiaires ont également enregistré une progression au 1er trimestre, dont l’important secteur des services aux entreprises (+0,2%) ainsi que ceux de la santé (+0,7%) et des activités récréatives (+1,2%).
La demande intérieure a également tiré profit de la bonne tenue de l’activité d’investissement. Ceux pour les biens d’équipement (+2,6%) ont vigoureusement augmenté, soutenus par les domaines de la recherche et développement et les acquisitions de véhicules. Les autres rubriques ont aussi légèrement progressé dans l’ensemble. Les dépenses dans la construction (-0,1%) se sont dans l’ensemble révélées stables. Faible depuis plusieurs trimestres, la création de valeur dans la construction a rebondi (+0,8%), reflet de ls hausse des revenus dans le génie civil et les travaux de construction spécialisés.
L’évolution de l’entame d’année a aussi bénéficié d’une légère inversion de tendance dans l’industrie manufacturière, dont la création de valeur a crû de 0,3%, après trois trimestres consécutifs de repli. Certes, la production de l’industrie chimique et pharmaceutique, toujours élevée, a subi un tassement (-0,6%), mais les hausses affichées dans les autres branches industrielles ont permis de compenser le tassement du pilier des exportations helvétiques.
Exportations et revenus ont ainsi augmenté en particulier dans l’industrie des machines et des véhicules. Au final, les envois de marchandises ont progressé dans une large majorité de rubriques et de pays (+4,0 %).
Côté services, par contre, les exportations se sont contractées de 0,9%. Le repli illustre une création de valeur en chute de 4,1% dans les services financiers, en ligne avec l’évolution des trimestres précédents. A l’inverse, les importations de biens et services ont augmenté (+3,6%). L’un dans l’autre, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été légèrement négative.
Après cette entame d’année plutôt favorable, les perspectives n’en continuent pas moins de s’assombrir pour l’économie helvétique, signale le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Son baromètre a ainsi cédé en mai 6,2 points par rapport au mois précédent à 90,2 points, reflet de repli des attentes pour le secteur manufacturier.
Le Seco avait ajusté mi-mars ses prévisions de croissance pour cette année et la prochaine. Les économistes de la Confédération avaient relevé leurs prévisions de PIB en 2023 à 0,8%, contre 0,7% précédemment. Pour 2024, il devrait être à 1,8%, contre 1,9% auparavant.