La Russie et l’Inde se rapprochent sur le terrain du pétrole

AWP

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Rosneft a signé un contrat pour livrer jusqu’à deux millions de tonnes de pétrole à l’Inde via le port de Novorossiïsk (sur la mer Noire) d’ici fin 2020.

Rosneft avance dans son offensive de charme en Inde: le premier groupe pétrolier russe a annoncé mercredi de nouvelles livraisons de pétrole à Delhi, qui à son tour a manifesté son intention d’investir dans un projet dans l’Arctique.

Rosneft a «signé un contrat pour livrer jusqu’à deux millions de tonnes de pétrole à l’Inde via le port de Novorossiïsk (sur la mer Noire) d’ici fin 2020» et prévoit une augmentation des livraisons russes à l’Inde à l’avenir, selon un communiqué.

Le patron de Rosneft, Igor Setchine, se trouvait mercredi à Delhi pour rencontrer le ministre indien du Pétrole, Dharmendra Pradhan, une de ses visites régulières dans le pays ces derniers mois pour oeuvrer à un rapprochement.

«La partie indienne a déjà pris la décision de participer au projet» Vostok Oil de Rosneft, a par ailleurs indiqué le producteur de pétrole, affirmant qu’un groupe de travail serait créé pour «négocier les termes d’entrée des entreprises indiennes le plus rapidement possible».

Ce projet rassemble plusieurs activités de Rosneft dans le Grand Nord russe, à proximité de la route maritime du Nord qu’elle entend exploiter pour livrer l’Europe et l’Asie.

«La mise en place du projet garantit que l’objectif du président russe d’augmenter le fret sur cette route de 80 millions de tonnes d’ici 2024 sera atteint», ajoute Rosneft. Celui-ci est censé exploser dans les prochaines années, selon une stratégie élaborée par les autorités russes.

La voie reliant l’océan Atlantique au Pacifique, appelée passage du nord-est ou route maritime du nord, devient de plus en plus praticable du fait de la fonte des glaces.

Rosneft possède 49% du groupe pétrolier indien Nayara, qui détient notamment la raffinerie de Vadinar, la deuxième plus grande d’Inde avec une capacité annuelle de 20 millions de tonnes. Des groupes pétroliers indiens participent par ailleurs à plusieurs projets de Rosneft en Russie.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son allié russe discutent à Vienne d’une nouvelle réduction de la production et de la possibilité d’avancer leur réunion prévue début mars, a indiqué mardi à l’AFP le porte-parole du ministère irakien du Pétrole.

Le comité technique de l’Opep et ses partenaires vont discuter mardi et mercredi de la baisse des cours du brut en lien avec l’épidémie du nouveau coronavirus afin d’aider le cartel à ajuster ses quotas de production pour influer sur les prix.

«Selon les besoins du marché et l’impact de l’épidémie de coronavirus, une réduction sera-t-elle nécessaire? C’est de cela que va discuter le comité sur la base des rapports techniques qui lui sont soumis», affirme à l’AFP Assem Jihad.

Il pourrait en sortir une recommandation de réduction supplémentaire de la production «de 500.000 à 1 million de barils par jour», a estimé lundi Craig Erlam, analyste de Oanda.

Selon M. Jihad, «le comité technique discute de recommandations et toute nouvelle réduction de la production ne sera annoncée que lors d’une réunion ministérielle».

Celle-ci, prévue les 5 et 6 mars, pourrait être avancée en février «selon les besoins du marché et en fonction de l’évolution du nouveau coronavirus», ajoute-t-il.

L’Opep+ réunit les quatorze membres de l’Opep et dix autres puissances pétrolières, dont la Russie. Ces pays sont liés depuis fin 2016 par un accord de limitation de leur production destiné à soutenir les cours du brut face à une offre très abondante.

L’Irak, deuxième producteur de l’Opep, a annoncé dimanche qu’il n’autoriserait aucun étranger en provenance de Chine à entrer sur son sol face à la propagation du nouveau coronavirus.

Les prix du pétrole sont au plus bas depuis janvier 2019 et le baril de Brent est repassé sous la barre symbolique des 60 dollars. Sur un mois, il a perdu 11,9%, enregistrant ainsi sa plus importante baisse depuis novembre 2018.

Les investisseurs redoutent les conséquences de l’épidémie de pneumonie virale apparue en décembre à Wuhan, au centre de la Chine, avant de se propager dans le pays puis à l’étranger.

Premier importateur et deuxième consommateur de pétrole du monde, la Chine est un acteur clé du marché.

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