La pauvreté a progressé de 10% en l’espace d’un an en Suisse

AWP

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La pauvreté augmente constamment depuis 2014. Alors que son taux se situait encore à 6,7% en 2014, il est passé à plus de 8% de la population en 2017.

En Suisse pays riche, la pauvreté ne s’arrête pas. Elle touchait 675’000 habitants en 2017, soit une hausse de 10% en un an. Caritas, qui rend publics ces chiffres mardi, plaide pour une réforme de l’aide sociale.

La pauvreté augmente constamment depuis 2014. Alors que son taux se situait encore à 6,7% en 2014, il est passé à plus de 8% de la population en 2017. En chiffre absolu, cela représente 60’000 personnes de plus entre 2016 et 2017. Une évolution d’autant plus inquiétante que le chômage a atteint son taux le plus bas (2,6%) en dix ans, rappelle mardi Caritas.

Tout le monde ne profite donc pas de la bonne conjoncture. Le taux de chômeurs en fin de droit s’est stabilisé à un haut niveau en 2018. Et la précarité des conditions de travail ne cesse d’augmenter, selon l’Almanach social 2020 de Caritas.

En 2018, 360’000 habitants auraient aimé travailler davantage, mais n’ont pas trouvé de poste à un taux d’activité plus élevé. Les femmes sont trois fois plus souvent touchées que les hommes. Dans l’ensemble, elles sont aussi trois fois plus nombreuses que leurs collègues masculins à travailler à temps partiel. Conséquence: la retraite des femmes est en moyenne de 37% inférieure à celle des hommes.

Les primes d’assurance maladie grèvent aussi le budget des ménages. Alors que les primes ont plus que doublé au cours des 20 dernières années, les salaires réels n’ont eux augmenté que de 14% durant la même période. Dans la plupart des cantons, les assurés consacrent en moyenne entre 15 et 18% de leur revenu aux primes, soit nettement au-delà du plafond des 8% fixé à l’origine par le Conseil fédéral.

Aide sociale à réformer

Au vu de cette dégradation constante, Caritas s’est penché sur la question de l’aide sociale. «Il y a incontestablement besoin d’une réforme, ne serait-ce qu’à cause de la structure fédéraliste et de l’absence de contrainte, mais aussi parce que l’aide sociale représente désormais bien plus que l’ultime filet de sécurité souvent cité: elle doit aujourd’hui amortir des risques sociaux qu’aucune assurance sociale ne couvre», écrit l’oeuvre d’entraide.

Dans le dernier indicateur réalisé par les villes, il ressort que le risque de dépendre de l’aide sociale augmente fortement à partir de 46 ans déjà. Le risque pour les seniors a le plus fortement progressé ces dernières années. Aujourd’hui, les personnes en sont tributaires pendant près de quatre ans en moyenne, soit dix mois de plus qu’il y a dix ans.

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