La Chine s’active pour freiner l’industrie des cryptomonnaies

AWP

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Pékin interdit le minage dans la province du Sichuan, région-clé de la production de cryptodevises. Le bitcoin chute de près de 10%.

Le gouvernement chinois mène un campagne active pour freiner l’industrie du «mining» de cryptomonnaies, cette pratique visant à produire de nouveaux actifs grâce à la puissance de calcul d’ordinateurs, en l’interdisant de fait dans le Sichuan, une région-clé du sud-ouest du pays.

La Chine est première productrice mondiale d’actifs de cryptomonnaies, avec près de 80% des échanges mondiaux, malgré une interdiction d’échanges internes depuis 2017, mais ces derniers mois plusieurs provinces ont ordonné la fermeture des entreprises du secteur installées sur leur territoire.

L’interdiction du mining dans la province du Sichuan a entraîné la fermeture de 26 entreprises la semaine dernière, une information non confirmée par les autorités mais largement relayée sur les réseaux sociaux chinois et confirmée par d’anciens producteurs de cryptomonnaies.

Le Sichuan est la deuxième province productrice de cryptomonnaies après le Xinjiang (nord-ouest) mais elle concentre, selon le quotidien officiel Global Times, 90% des capacités de mining de bitcoin du pays, qui en est le premier producteur mondial.

Conséquence de cette interdiction, le cours du bitcoin était en recul de plus de 8,91% lundi, à 32’440 dollars à 10H30 GMT.

Selon ces sources, les fournisseurs d’énergie ont reçu ordre de cesser de fournir de l’électricité à ces entreprises avant dimanche, alors que les autorités locales ont été incitées à chercher et fermer les entreprises concernées, dans une province considérée jusqu’ici comme la première productrice de cryptomonnaies en Chine.

Dimanche soir, la fourniture d’énergie à destination de ces entreprises était totalement stoppée, selon les médias chinois, une information en tête des tendances sur les réseaux sociaux du pays.

Lundi, la Banque centrale chinoise a précisé avoir récemment averti les banques et organismes de paiement sur les risques que représentaient la fourniture de services en lien avec les monnaies virtuelles.

«Perturber l’ordre économique»

Selon la Banque du Peuple, ces activités viennent «perturber l’ordre économique et financier normal et accroître le risque de transferts transfrontaliers illégaux d’actifs», demandant aux banques d’y mettre fin.

Cette opération intervient alors que la Chine tente de réduire l’importance prise par les cryptomonnaies dans le pays, tant pour des raisons environnementales qu’économiques, du fait de la spéculation entourant ces actifs, ou sociétaux.

Le gouvernement central se montre de plus en plus sévère à l’égard d’une industrie particulièrement énergivore qui pourrait l’empêcher d’atteindre ses objectifs climatiques: selon une récente étude publiée dans Nature, cette industrie pourrait produire l’équivalent des émissions carbone de l’Italie ou de l’Arabie Saoudite d’ici 2024 sans action des autorités.

Ces derniers mois, les entreprises de mining de Mongolie Inférieur et du Qinghai, régions peu peuplées mais riches en charbon et énergie hydroélectrique, ont dû fermer leurs portes, les habitants étant encouragés à signaler les activités illégales dans ce domaine.

Le mois dernier, le cours du bitcoin avait plongé après l’interdiction faite aux institutions financières chinoises d’offrir des services basés sur les cryptomonnaies, afin de réduire les risques spéculatifs autour de ces actifs.

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