La Bernoise Evi Allemann candidate à la succession d’Alain Berset

AWP

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La socialiste de 45 ans est la première femme à se lancer dans la course.

La conseillère d’Etat bernoise Evi Allemann est candidate à la succession d’Alain Berset. Prétendante malheureuse l’an dernier pour remplacer Simonetta Sommaruga, la socialiste de 45 ans est la première femme à se lancer dans la course.

«Je suis prête, mon esprit dit oui, mon coeur dit oui, j’aimerais contribuer à façonner la Suisse de demain au sein du Conseil fédéral», a dit Evi Allemann lundi devant les médias à Berne. «Je sais ce que c’est que de prendre des décisions.»

«Je suis habituée depuis 25 ans à être en minorité, mais à trouver quand même des solutions.» Le canton de Berne est un peu comme la Suisse, avec des grandes villes, la campagne et des agglomérations, ainsi que plusieurs langues et cultures.

Des bons compromis sont nécessaires pour avancer. Et la Bernoise de citer la hausse des primes maladie, devenue un vrai problème pour la population. Tous les acteurs de la santé doivent se retrouver à la même table, plaide-t-elle. Récemment, le canton de Berne a réduit les primes maladie pour quelque 17’000 ménages.

Pouvoir d’achat, climat, UE

Globalement, la question de la perte du pouvoir d’achat lui tient à coeur. «Ce ne sont pas seulement les primes qui augmentent, mais les loyers, l’électricité, les biens.»

Evi Allemann liste encore comme priorité pour la Suisse la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut en finir avec les énergies fossiles. «Mais l’énergie doit rester abordable pour la population.» A la tête de la Direction de l’intérieur et de la justice du canton de Berne, «je suis confrontée à ces questions avec l’aménagement du territoire.»

Les relations avec l’Union européenne sont également fondamentales aux yeux d’Evi Allemann. Ainsi que la numérisation de la Suisse, car «de nombreuses possibilités d’amélioration existent.» Le canton de Berne a par exemple entièrement numérisé les demandes de permis de construire et celles pour les subventions de primes maladie.

Défaite en 2022

Evi Allemann s’était déjà portée candidate en novembre 2022 pour succéder une autre Bernoise, Simonetta Sommaruga. Mais le groupe parlementaire socialiste avait alors préféré, de justesse, miser sur un ticket avec la Bâloise Eva Herzog et la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, finalement élue.

Cette fois, «mes chances ne sont ni meilleures ni moins bonnes que l’an dernier. Mais ma motivation est intacte», a estimé la socialiste.

Cinq hommes sont déjà sortis du bois pour succéder à Alain Berset: le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch, les conseillers nationaux Matthias Aebischer (BE), Jon Pult (GR) et Roger Nordmann (VD), ainsi que le président du gouvernement de Bâle-Ville Beat Jans (BS).

La présence d’Albert Rösti au Conseil fédéral, également un Bernois, n’est pas un problème pour une éventuelle élection, évacue-t-elle. Il faut surtout un équilibre entre les régions, entre les villes et les campagnes. Les zones urbaines doivent être bien représentées.

Figure bernoise

Conseillère nationale entre 2003 et 2018, Evi Allemann a commencé sa carrière politique en 1998 à l’âge de 19 ans, au Grand conseil bernois. Elle habite en ville de Berne et est mère de deux enfants âgés de douze et huit ans.

«Je sais ce que signifie le fait de concilier la vie de famille, l’équilibre personnel et une fonction gouvernementale exigeante», a affirmé à plusieurs reprises cette figure de la politique bernoise, réagissant au débat sur la présence de jeunes mères au Conseil fédéral.

Elle a également été présidente de l’Association transports et environnement (ATE). Elle a aussi présidé la section bernoise de l’Asloca.

Nouvelle donne

Interrogée sur une éventuelle nouvelle donne, Evi Allemann concède que l’analyse de la situation a un peu changé. Désormais, avec le retrait d’Alain Berset, il y aura trois hommes et trois femmes au sein du collège gouvernemental. Le PS, parti de l’égalité, peut contribuer à faire bouger les choses, selon la Bernoise.

Les candidats socialistes intéressés à succéder à Alain Berset au Conseil fédéral ont jusqu’au 29 octobre à midi pour s’annoncer. Le groupe parlementaire PS n’a pas établi de critères autres que présenter «une sélection de candidat-es» pour l’élection du 13 décembre.

Une commission les évaluera le 4 novembre. Le groupe parlementaire rendra ensuite son verdict le 25 novembre.

Les candidats devront se présenter au parti et à la population lors de quatre auditions publiques. Celles-ci auront lieu le 6 novembre à Genève, le 8 novembre à Bienne (BE), le 9 novembre à Olten (SO) et le 14 novembre à Schaffhouse.

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