La Banque de France anticipe une croissance de 0,3% au 2e trimestre

AWP

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Cette hypothèse, basée sur l’enquête mensuelle de conjoncture menée par la BdF auprès des chefs d’entreprises, est conforme à la dernière prévision de l’Insee.

La croissance économique française devrait atteindre 0,3% au deuxième trimestre, soit un niveau similaire à celui des trois premiers mois de 2019, selon une première estimation dévoilée lundi par la Banque de France.

Cette hypothèse, basée sur l’enquête mensuelle de conjoncture menée par la Banque de France auprès des chefs d’entreprises, est conforme à la dernière prévision de l’Insee, publiée le 19 mars.

Elle serait atteinte à la faveur d’une accélération de l’activité en mai, de nature à compenser le léger ralentissement enregistré dans l’industrie et le bâtiment au mois d’avril.

Selon la banque centrale française, la production industrielle s’est ainsi révélée moins dynamique le mois dernier, en raison de mauvais résultats dans l’automobile et le caoutchouc-plastique.

Selon les chefs d’entreprise interrogés, «l’activité progresserait en mai», souligne toutefois la Banque de France, qui précise que les effectifs dans ce secteur sont restés «stables» en avril.

Dans le bâtiment, l’activité a également ralenti le mois dernier, en particulier dans le gros oeuvre. Mais les carnets de commandes restent élevés et la croissance devrait reprendre en mai, selon les professionnels interrogés.

L’activité des services, quant à elle, a progressé modérément au cours des dernières semaines, portée notamment par les services techniques, la publicité, l’édition et l’informatique. Là aussi, les chefs d’entreprise sont optimistes pour le mois de mai.

Cette estimation intervient dans un contexte incertain pour l’économie française, qui a résisté durant le premier trimestre au ralentissement mondial, sans toutefois atteindre le niveau espéré par certains économistes.

Selon l’Insee, le produit intérieur brut hexagonal a progressé de 0,3% entre janvier et mars, soit 0,1 point de moins que la moyenne de la zone euro (0,4%), malgré les gains de pouvoir d’achat liés aux mesures votées sous la pression des gilets jaunes.

Selon la Banque de France, la hausse du pouvoir d’achat, de l’ordre de 2% cette année, devrait néanmoins se faire sentir plus fortement sur l’ensemble de l’année 2019, en dopant fortement la consommation.

L’institution monétaire prévoit ainsi 1,4% de croissance en France cette année, contre 1,1% en moyenne pour la zone euro. Ce scénario est conforme à celui du gouvernement, mais légèrement plus optimiste que celui de l’OCDE ou de la Commission européenne, qui table sur 1,3%.

Ce chiffre «n’est pas une mauvaise performance. C’est bien meilleur que l’Allemagne et l’Italie», a commenté lundi sur le site financier Boursorama, le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, attribuant cette dynamique à des facteurs à la fois «positifs et négatifs».

«Le facteur positif, c’est que la consommation intérieure est soutenue. Le facteur moins positif, c’est que comme nous sommes moins vulnérables aux échanges extérieurs et moins exportateurs, nous avons été moins percutés par les tensions commerciales», a-t-il détaillé.

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