L’emprunt public du Royaume-Uni a fortement progressé en décembre, à un niveau plus élevé qu’anticipé, accroissant la pression sur le gouvernement travailliste, qui tente de restaurer la confiance malgré des indicateurs économiques difficiles.
Ces emprunts ont atteint 17,8 milliards de livres (19,9 milliards de francs) en décembre, soit 10,1 milliards de plus qu’un an plus tôt, selon les chiffres diffusés mercredi par l’Office national des statistiques (ONS).
Il s’agit des «troisièmes plus élevés jamais enregistrés en décembre», a souligné Jessica Barnaby, directrice adjointe des finances publiques à l’ONS.
Ce chiffre est une mauvaise nouvelle pour la ministre des Finances, Rachel Reeves, qui tente de rassurer les marchés depuis la présentation fin octobre de son premier budget, fait de lourdes hausses d’impôts et d’emprunts exceptionnels pour investir, qui n’a pas convaincu les entreprises.
La ministre, confrontée à une croissance atone, a dû faire face en début d’année à un spectaculaire affaiblissement de la livre et à la forte hausse des taux d’emprunt de la dette --à un niveau plus vu depuis plus de 25 ans pour celui à long terme-- qui se sont détendus depuis.
«Nos règles fiscales ne sont pas négociables» et «nous garderons une main de fer sur les finances publiques», a réagi le secrétaire en chef du Trésor britannique, Darren Jones, à la publication de l’ONS.
Sur les neuf mois allant d’avril à décembre, les emprunts publics s’élèvent à 129,9 milliards de livres, soit 8,9 milliards de plus qu’à la même période l’an passé. L’année fiscale court d’avril à mars au Royaume-Uni.
L’organisme public de prévision budgétaire OBR doit présenter le 26 mars des prévisions économiques sur l’exercice financier qui indiqueront si le gouvernement parvient à respecter ses règles d’emprunt.