L’Allemagne évite la récession au troisième trimestre

AWP

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Le produit intérieur brut (PIB) allemand a augmenté de 0,2% au troisième trimestre, déjouant les pronostics qui voyaient la première économie européenne entrer en récession.

Les indicateurs allemands ont déjoué les pronostics mercredi, avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,2% au troisième trimestre, au lieu de la récession attendue, et le rebond de l’inflation à 2,0% sur un an, d’après l’institut Destatis.

Le PIB du deuxième trimestre a aussi été revu à la baisse, avec une contraction de 0,3%, contre un repli de 0,1% calculé précédemment. Sur un an, cet indicateur recule tout de même de 0,2% au troisième trimestre.

Cette hausse du PIB au troisième trimestre a dépassé les attentes des experts de la plateforme d’informations financières Factset, qui tablaient sur une stagnation, et du gouvernement qui prévoyait une «récession technique», c’est-à-dire deux trimestres de baisse du PIB à la suite.

Pour autant, «il est nettement prématuré de parler d’un renversement de tendance positif», prévient Elmar Völker, expert pour LBBW.

Si les dépenses des ménages continuent d’augmenter, «la légère reprise de la conjoncture allemande pourra se poursuivre. Mais nous ne verrons pas pour l’instant d’essor économique comme dans d’autres pays européens», souligne Robert Leonhardt, de DZ bank.

Quant à l’inflation, elle est remontée plus fortement que prévue après trois mois de baisse, à 2,0% sur un an, en raison notamment d’un effet de base liés aux prix de l’énergie, nettement retombés depuis un an.

L’inflation sous-jacente - sans les biens de consommation et l’énergie - progresse aussi à 2,9% sur un an, portée par la hausse intacte du prix des services.

Cela montre que «la pression inflationniste en Allemagne est toujours bien vivante», analyse Carsten Brzeski, de la banque ING.

L’indice harmonisé des prix, utilisé par la BCE a atteint 2,4% en octobre.

Gouvernement en difficulté

Le mois dernier, l’inflation avait atteint son plus bas niveau depuis février 2021, à 1,6% sur un an, après avoir atteint des sommets en 2022.

C’est ce qui avait motivé la BCE a procéder à une deuxième baisse consécutive de ses taux directeurs.

«D’ici la fin de l’année, l’inflation globale devrait encore augmenter un peu plus en raison de ces effets de base» mais devrait, en 2025, se stabiliser autour des 2% ciblés par la BCE, prédit Elmar Völker.

Le rebond du PIB apporte une certaine bouffée d’air à l’Allemagne, lanterne rouge des grandes nations industrielles depuis l’an dernier.

«Les problèmes structurels et la baisse de la compétitivité internationale, combinés à la faiblesse de la demande intérieure» restent «un véritable casse-tête», note Philipp Scheuermeyer, expert chez KfW.

L’industrie allemande, plombée par la crise énergétique déclenchée par l’invasion russe en Ukraine, souffre en plus du rattrapage de la Chine en matière de production et d’exportation.

Mais l’économie allemande reste à la traîne dans la zone euro, qui va croître de 0,8% en 2024 selon Bruxelles. Cette mauvaise conjoncture accentue l’impopularité de la coalition dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz.

Mi-octobre, le FMI se montrait pessimiste en prédisant à l’Allemagne une stagnation pour 2024, après une récession de 0,3% sur l’année précédente. Le gouvernement d’Olaf Scholz prévoit lui un recul du PIB de 0,1% sur l’ensemble de l’année.

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