Le moral des entrepreneurs en Allemagne est un peu remonté en octobre, les entreprises se montrant «plus satisfaites» que cet été malgré la morosité économique du pays, selon le baromètre de l’institut IFO.
Publié vendredi, cet indicateur très suivi pour la conjoncture économique a gagné 1,1 points en octobre pour s’établir à 86,5 points, après avoir chuté pendant cinq mois.
Les analystes sondés par la plateforme Factset misaient plus prudemment sur un indice à 85,6 points.
Celui-ci est calculé selon les réponses de 9.000 chefs d’entreprises à un questionnaire mensuel.
«Les entreprises se sont montrées plus satisfaites de leur situation actuelle», analyse Clemens Füst, président de l’institut.
L’indice s’est sensiblement amélioré dans les services, porté par la logistique, le tourisme et l’informatique. Le climat des affaires dans le secteur manufacturier et le commerce s’est aussi un peu embelli.
En revanche, «le manque de commande reste un problème majeur» pour l’industrie manufacturière d’après l’IFO. Le climat s’est légèrement détérioré dans le secteur du bâtiment, empreint de «pessimisme».
Quant aux attentes des entreprises, autre indice du baromètre, «elles se sont éclaircies mais restent marquées par le scepticisme», ajoute Clemens Füst.
Si la tendance traduit «un changement de direction bienvenu», «il n’en reste pas moins que l’économie allemande est très faible», estime Franziska Palmas pour Capital Economics.
Le PIB de l’Allemagne devrait se contracter de 0,2% en 2024, soit une deuxième année consécutive de récession.
Pour Jens-Oliver Niklasch de LBBW, il y aura «en 2025 un peu de lumière au bout du tunnel», principalement grâce à l’assouplissement de la politique monétaire européenne.
Pour l’heure, la première économie européenne peine à retrouver son dynamisme, entre consommation apathique et une production industrielle en recul. Les exportations allemandes ont certes progressé de 1,3% en août, mais la demande mondiale demeure faible.
Et les entreprises allemandes craignent la perte de compétitivité du «made in Germany», après la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et le Covid.