L’économie tessinoise se réorganise après des années difficiles

AWP

1 minute de lecture

Les experts de Credit Suisse signalent un transfert du tissu économique vers des secteurs à forte création de valeur, bien que la productivité au Tessin reste en deçà de la moyenne nationale.

Le Tessin a des années difficiles derrière lui. Divers éléments comme l’abolition du taux plancher face à l’euro, l’abandon du secret bancaire ou encore l’initiative sur les résidences secondaires ont lourdement pesé sur l’économie du canton italophone.

Nombre de secteurs ont néanmoins connu une croissance importante, relève Credit Suisse dans une étude publiée lundi, citant la santé et l’éducation, les services aux entreprises, le commerce de gros, le transport et la logistique, les technologies de l’information et les télécommunications, ainsi que les produits pharmaceutiques et les dispositifs médicaux.

Les auteurs signalent un transfert du tissu économique vers des secteurs à forte création de valeur, même si avec une valeur ajoutée brute de 157’800 francs par personne active, la productivité au Tessin reste en deçà de la moyenne nationale (170’800 francs).

Au niveau des conditions cadres, l’amélioration de l’accessibilité sur l’axe nord-sud grâce à la nouvelle ligne ferroviaire transalpine (AlpTransit) a rapproché le Tessin des villes situées de l’autre côté du Gothard, «même s’il reste encore du travail à faire au niveau des connexions internationales», selon les experts de Credit Suisse.

Stratégie fiscale agressive

En termes d’attractivité fiscale, le Tessin se positionne favorablement pour les particuliers, mais se retrouve parmi les cantons les plus désavantageux pour les entreprises. Cela devrait cependant changer à la faveur d’une réorientation stratégique, qui prévoit d’ici 2025 une nouvelle baisse du taux d’imposition des bénéfices à 5,5%, contre 8,0% actuellement.

Malgré un taux de chômage (2,4%) inférieur à son niveau de 2019, les entreprises tessinoises éprouvent moins de difficultés à recruter que d’autres régions du pays, en raison notamment de la possibilité d’accéder au réservoir de main-d’oeuvre que représentent les régions italiennes limitrophes de la Lombardie et du Piémont.

Les auteurs de l’étude signalent cependant que cet aspect pourrait changer dans le cadre d’un nouvel accord - qui devra toutefois encore être approuvé par le parlement italien fraîchement élu - susceptible de rendre le Tessin moins attrayant sur le plan fiscal pour les travailleurs frontaliers.

A cela s’ajoute un vieillissement de la population, avec une vague de départs à la retraite appelée à se renforcer au cours de la prochaine décennie. Selon les estimations de la banque aux deux voiles, le nombre de jeunes qui entrent sur le marché du travail ne suffit déjà plus aujourd’hui à compenser ceux qui le quittent.

A lire aussi...