Le spécialiste du cryptage de contenus et de la cybersécurité Kudelski a vu ses recettes diminuer en 2024. Grâce à la vente de son activité phare Skidata, il a toutefois été en mesure de renouer avec les chiffres noirs en termes de bénéfice, contrairement à tous les pronostics. La société annonce qu’elle continuera ses mesures de réduction des dépenses et que les actionnaires n’auront, comme pour les deux exercices précédents, pas droit à un dividende.

Le groupe technologique dont le siège international est basé à Cheseaux-sur-Lausanne, a enregistré des revenus en baisse de 6,3% sur un an l’an dernier, à 393 millions de dollars (352 millions de francs), informe-t-il dans un communiqué publié jeudi.

Le résultat brut opérationnel Ebitda est resté en terrain négatif, passant de -3,4 millions à -13,1 millions. Grâce à un résultat net de 161,7 millions des activités non poursuivies, Kudelski renoue toutefois avec les chiffres noirs en termes de bénéfice, celui-ci se montant à 10,6 millions contre une perte de 24,5 millions enregistrée un an plus tôt.

Ces chiffres s’inscrivent en dessous des prévisions des experts consultés par AWP en ce qui concerne les revenus et l’Ebidta, ceux-ci s’attendant à des recettes de 431,1 millions et un résultat opérationnel de 1,3 million. Par contre, le bénéfice annoncé contredit totalement les expectatives d’une perte de 23 millions.

La cybersécurité en hausse

Parmi les désormais trois segments clés, sur lesquels la société souhaite se recentrer, la télévision numérique, a affiché des recettes en diminution de 11,6%, à 227,8 millions, «principalement en raison de la contraction continue de l’activité traditionnelle des systèmes d’accès conditionnel».

La cybersécurité a pour sa part déclaré un chiffre d’affaires de 108,5 millions, soit une augmentation de 1,8% à 1,9 million par rapport à 2023, tandis que la marge après coût des matériaux s’est améliorée de 2,3 millions pour atteindre 84,5 millions.

La performance des revenus de ce segment a montré une variabilité régionale. «Les opérations européennes ont enregistré une croissance de 9,1%, avec des revenus atteignant 60 millions, tandis que la région Amériques a connu une baisse des revenus de 6,5%, attribuable à une activité de revente de technologie réduite et à la consolidation stratégique des offres de services visant à améliorer les marges», précise le groupe.

Le segment de l’Internet des objets (IoT) a démontré «un positionnement solide», selon l’entreprise, en restant stable avec une hausse marginale de ses recettes de 0,1% à 47,4 millions par rapport à l’année précédente. «L’activité de suivi des actifs a maintenu une dynamique positive tout au long de 2024. Cependant, l’accent mis par la division IoT stratégique sur le développement et la mise à l’échelle de cette activité a entraîné une baisse des revenus pour les activités de sécurité des laboratoires et de l’IoT», explique Kudelski.

Skidata renfloue les caisses

Suite au désinvestissement de son activité phare de systèmes d’accès Skidata, vendue en septembre fabricant de serrures suédois Assa Abloy, Kudelski entend simplifier son organisation avec un accent mis sur les technologies pour la sécurité numérique.

La transaction, dont le montant n’avait pas été dévoilé, reflète une valeur d’entreprise de 340 millions d’euros (320,3 millions de francs) et a généré un produit net de trésorerie supérieur à 300 millions d’euros, indique l’entreprise.

Elle lui a permis le remboursement d’un emprunt obligataire en circulation de 145,9 millions de francs et de l’ensemble de sa dette bancaire, à hauteur de 24,5 millions de dollars, avec une position de trésorerie de 126,3 millions de dollars.

En termes de perspectives, Kudelski dit vouloir poursuivre son expansion sur le marché de la sécurité des technologies opérationnelles (OT) en s’appuyant sur l’expertise du groupe en matière de sécurité numérique. «L’objectif de cette transformation est de permettre à Kudelski Security et à Kudelski IoT d’accélérer leur croissance rentable, tout en fournissant une nouvelle base à Core Digital Security pour se développer au-delà du marché de la vidéo numérique.»

Dans le même temps, la direction informe qu’elle continuera également ses initiatives de réduction des dépenses d’exploitation. Début février, le groupe a annoncé une restructuration, qui débouchera sur la suppression de 160 postes, dont une quarantaine en Suisse.

La société emploie 620 personnes en Suisse et 349 personnes aux Etats-Unis, son siège se trouvant à Phoenix, en Arizona.