«Au nom de tous les Américains», Kamala Harris a lancé jeudi un message d’unité en acceptant l’investiture du Parti démocrate, en conclusion d’une convention absolument euphorique.
«Je promets d’être la présidente de tous les Américains», a dit la vice-présidente de 59 ans, vêtue d’un tailleur-pantalon sombre, dans les ovations assourdissantes des milliers de délégués.
«Au nom du peuple, au nom de tous les Américains, peu importe leur parti, leur race, leur genre», au nom de ceux «qui travaillent dur, poursuivent leurs rêves et veillent les uns sur les autres, au nom de tous ceux dont l’histoire ne peut s’écrire que dans la plus grande nation du monde, j’accepte votre nomination pour devenir présidente des Etats-Unis», a lancé Harris devant une foule transcendée.
La présidentielle de novembre est l’occasion de «tracer un nouveau chemin», a dit la candidate, s’adressant à toutes les «personnes aux différents points de vue politiques qui nous regardent ce soir»,dans le discours le plus important de sa vie.
Blanc
Devant elle, la grande majorité des représentants et représentantes venus de tous les États américains portaient du blanc.
Cette couleur, associée aux grands combats politiques des femmes, témoigne de leur espoir de voir la vice-présidente de 59 ans devenir la première présidente des États-Unis, en battant le 5 novembre le candidat républicain Donald Trump.
«Pourquoi ne choisirions nous pas une dirigeante qui est solide, expérimentée et une dure à cuire?» a demandé la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, acclamée.
En blanc elle aussi, elle a dit, après avoir ironisé sur le train de vie de milliardaire de Donald Trump, qui n’est «jamais allé au supermarché»: «Kamala Harris? Elle nous comprend. Elle nous voit. Elle est comme nous.»
La convention démocrate a rassemblé chaque soir plus de 20 millions de téléspectateurs, attirés par les discours percutants des Obama ou par la programmation musicale aussi scintillante que politique.
Musique
Jeudi, le très populaire trio de musique country The Chicks a interprété l’hymne national américain, 20 ans après avoir été répudié par les conservateurs pour son opposition à la guerre en Irak.
La candidate démocrate, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, a évoqué son enfance dans une famille de la classe moyenne et ses engagements d’ancienne procureure de Californie.
Les sondages donnent à Kamala Harris une légère avance sur Donald Trump dans les intentions de vote au niveau national.
Ce n’est en rien une garantie de victoire, à 74 jours d’un scrutin qui se jouera certainement, comme en 2016 et 2020, dans une poignée d’États clés.
Tant de choses peuvent se passer d’ici là. En quatre semaines ahurissantes, l’Amérique a bien vu son actuel président, Joe Biden, abandonner sa candidature, et son ancien président, Donald Trump, être victime d’une tentative d’assassinat.
Scrutin très serré
Vendredi, les lignes pourraient bouger encore. Selon les médias américains, le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr va jeter l’éponge et apporter son soutien au milliardaire républicain.
«Nous ne sommes pas les favoris (...), voilà comment nous voyons les choses», a dit Dan Kanninen, un responsable de campagne de Kamala Harris, lors d’un événement organisé par l’agence Bloomberg.
Donald Trump a répété jeudi que sa rivale voulait faire basculer l’Amérique dans le «communisme».
En déplacement dans l’Arizona, État frontalier du Mexique, il l’a aussi accusée de vouloir «ouvrir les frontières» à l’immigration clandestine, l’un de ses angles d’attaques récurrents.