Japon: hausse moyenne de 5,5% des salaires, la plus forte en 34 ans

AWP

1 minute de lecture

Les revendications salariales s’inscrivent sur fond d’inflation persistante: les prix à la consommation au Japon (hors produits frais) ont gonflé de 3,2% sur un an en janvier.

La Confédération japonaise des syndicats de travailleurs (Rengo) a obtenu, dans le cadre des négociations annuelles, une augmentation moyenne de 5,46% des salaires pour ses membres en 2025, la plus forte hausse depuis trois décennies dans l’archipel, face à une inflation tenace.

Il s’agit de la plus forte augmentation depuis 1991. La puissante confédération syndicale, qui réunit quelque 760 syndicats, avait assuré début mars avoir initialement réclamé une hausse de 6,09% en moyenne.

Les revendications salariales s’inscrivent sur fond d’inflation persistante: les prix à la consommation au Japon (hors produits frais) ont gonflé de 3,2% sur un an en janvier, au plus haut depuis un an et demi, accélérant sur fond d’envolée des prix des céréales et de l’énergie.

Rengo avait obtenu en 2024 une augmentation salariale moyenne (incluant les primes liées à l’ancienneté et autres) de 5,28%, après avoir réclamé une revalorisation de 5,85%. Cela marquait une forte progression, après une revalorisation de 3,8% en 2023.

Le résultat pour cette année, dévoilé dans un communiqué de l’organisation, était très attendu par les analystes des marchés: il est de nature à conforter les anticipations de nouveaux relèvements de taux de la Banque du Japon (BoJ) d’ici la fin de l’année.

Rengo représente environ 7 millions d’employés, et donne largement le ton dans les vastes négociations annuelles de printemps (Shunto) avec les entreprises visant à réviser les grilles salariales.

La revalorisation annoncée vendredi représente une hausse moyenne de 3,84% des salaires de base (hors primes), après un relèvement de 3,70% l’an dernier.

Au cours des dernières décennies, les syndicats nippons ont aussi préféré défendre la sécurité de l’emploi plutôt que de tenter d’obtenir des hausses de salaires significatives. Mais le vif réveil de l’inflation à partir de 2022 les a contraint à agir.

La Banque du Japon surveille de près ces négociations, susceptibles de stimuler la consommation --ce qui devrait la conforter dans son intention de continuer à relever ses taux après avoir amorcé l’an dernier une normalisation de sa politique monétaire.

Depuis mi-2024, BoJ a déjà relevé par trois fois ses taux longtemps restés quasi-nuls, afin de contrer les pressions inflationnistes toujours au-delà de ses objectifs.

Dans l’immédiat cependant, après un relèvement en janvier, un statu quo est cependant attendu par les analystes lors de sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine.

A lire aussi...