Inde: la croissance s’accélère encore

AWP

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D’avril à juin, le PIB a grimpé de 8,2% sur un an, dépassant les pronostics.

La croissance de l’économie indienne a confirmé sa nette accélération sur le trimestre avril-juin, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

Le PIB du géant d’Asie du Sud a crû de 8,2% en glissement annuel lors du premier trimestre de son exercice budgétaire en cours, qui s’étale du 1er avril 2018 au 31 mars 2019.

Ce chiffre est supérieur à la prévision de 7,6% d’un panel d’économistes interrogés par l’agence Bloomberg. Au trimestre précédent (janvier-mars), l’Inde avait enregistré une croissance de 7,7%.

Un taux de croissance soutenu est vital pour le gouvernement du nationaliste hindou Narendra Modi, arrivé au pouvoir en 2014 avec la promesse de dynamiser l’économie et qui retournera devant les urnes en début d’année prochaine.

«L’économie a fait preuve de résilience face aux fluctuations externes des prix du pétrole et à la dépréciation de la roupie», a commenté Sujan Hajra, chef économiste chez Anand Rathi Securities.

«De manière générale grâce à une bonne mousson, une baisse des niveaux d’inflation et de solides fondamentaux économiques en place, l’Inde n’a pas de raisons de s’inquiéter», a-t-il ajouté.

L’économie indienne s’éloigne donc définitivement de la mauvaise passe de fin 2016 et début 2017, lorsqu’elle avait accusé le coup de deux chocs successifs.

D’abord lourdement affectée par le retrait soudain de billets de 500 et 1.000 roupies (6,3-12,6 euros) fin 2016, qui avait provoqué une pénurie d’argent liquide dans tout le pays, elle avait traversé une nouvelle zone de turbulences quelques mois plus tard avec la mise en oeuvre chaotique de la nouvelle TVA harmonisée.

Ayant atteint 2.597 milliards de dollars, le PIB de l’Inde a dépassé fin 2017 celui de la France et pris la place de sixième économie du globe. «L’année prochaine, nous sommes susceptibles de dépasser la Grande-Bretagne», a estimé cette semaine le ministre des Finances indien Arun Jaitley.

Le PIB par habitant du pays d’Asie du Sud reste toutefois nettement inférieur à celui de la France ou de la Grande-Bretagne.

Vulnérabilité

L’économie indienne reste cependant toujours vulnérable à la hausse des prix du pétrole, qu’elle importe massivement pour étancher ses gigantesques besoins énergétiques.

Cette dépendance met, selon les analystes, sa monnaie sous pression en la rendant moins attractive pour les investisseurs.

La roupie indienne a atteint vendredi un niveau historiquement bas de 71 roupies pour un dollar, poursuivant sa chute sur fond de vente des devises des économies émergentes.

Après avoir débuté l’année à 63,67 roupies pour un dollar, la roupie connaît une spirale baissière depuis. Elle a franchi pour la première fois la barre de 70 roupies pour un dollar à la mi-août. Une dépréciation qui a aussi pour conséquence d’aggraver le déficit courant du pays.

Le banque centrale indienne a relevé par deux fois son principal taux directeur cette année pour tenter de soutenir la roupie et maîtriser l’inflation dans la troisième économie d’Asie.

L’indice des prix à la consommation a ralenti à 4,17% sur un an en juillet, un rythme toutefois supérieur pour le neuvième mois consécutif à la cible de la Reserve Bank of India (RBI). Cette dernière vise une inflation de 4% à moyen terme.

Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance annuelle de 7,3% en Inde sur l’exercice budgétaire actuel, et de 7,5% sur 2019-2020.

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