Holcim a accru sa rentabilité au premier trimestre, malgré le déclin de ses ventes, sur lesquelles la vigueur du franc a pesé. Le géant zougois des matériaux de construction a ainsi vu son résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) récurrent progresser de 7,8% sur un an à 532 millions de francs. Les attentes pour l’ensemble de l’année sont confirmées.
Exprimé à taux de change constants, l’Ebit récurrent, indicateur de rentabilité retenu par le numéro un mondial du ciment et qui exclut les éventuelles charges de restructuration et autres coûts uniques, les dépréciations et autres amortissements, a bondi de 17,1%, sa croissance organique s’inscrivant elle à 16,3%, écrit jeudi Holcim. Le groupe établi à Zoug est ainsi parvenu à plus que compenser l’impact de la vigueur du franc. Non chiffrée, la marge correspondante, revendiquée comme la meilleure de la branche, s’est encore améliorée.
Le chiffre d’affaires a lui diminué de 2,4% à 5,59 milliards de francs, affichant toutefois une progression de 3,4% en devises locales et demeurant stable en termes organiques.
Alors que le chiffre d’affaires s’est révélé inférieur aux attentes des analystes, l’Ebit récurrent les a très largement dépassées.
Cinq acquisitions en trois mois
Sur la période sous revue, Holcim a poursuivi le réajustement de ses activités, après s’être déjà emparé de pas moins de 28 entreprises l’an dernier. L’ogre zougois a procédé à cinq acquisitions et conclu quatre cessions de janvier à fin mars.
Les sociétés acquises ont contribué à hauteur 3,4% aux revenus, a déclaré en conférence téléphonique le directeur général sortant, Jan Jenisch, lequel cèdera en mai ses fonctions à Miljan Gutovic avant de reprendre la présidence du conseil d’administration. Une contribution supérieure à celle de 2% attendue pour l’ensemble de l’année. Côté cessions, la multinationale de Suisse centrale a vendu des activités en Russie, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.
Evoquant justement la suite de l’exercice, la direction confirme ses attentes pour 2024. Le chiffre d’affaires devrait ainsi afficher une expansion organique, soit hors acquisitions, de plus de 4%. Les entreprises acquises devraient elles contribuer aux revenus à hauteur de 2%, lesquels devraient au final s’étoffer de 6%.
L’Ebit récurrent sur une base comparable devrait en parallèle augmenter de manière plus que proportionnelle, la marge afférente devant elle se hisser à 18%.
Holcim signale en outre de nouvelles avancées en vue de la cotation en Bourse des activités nord-américaines. Fin janvier, la géant de Zoug avait annoncé à la surprise générale son intention de séparer ces activités de celles du groupe l’année prochaine et de les coter aux Etats-Unis en tant qu’entreprise totalement indépendante.
En dépit de la solide performance trimestrielle, les investisseurs ont boudé l’action Holcim. A la clôture, la nominative du cimentier a lâché 1,8% à 77,76 francs, alors que l’indice phare SMI a cédé 0,97%.