La directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a renouvelé vendredi avec insistance son appel à «ne pas paniquer» face aux guerres commerciales lancées par les Etats-Unis, affirmant que l’on ne pouvait pas parler de «chaos».
De retour de Washington, où la patronne de l’Organisation mondiale du commerce a rencontré le ministre américain du Commerce Howard Lutnick et le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR) Jamieson Greer, elle a affirmé que «les Etats-Unis, d’après les indications que j’ai reçues, continuent à faire partie de l’OMC».
«Ils veulent rester engagés», a-t-elle indiqué, lors d’une conférence au siège de l’organisation à Genève à laquelle participait l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel.
Cette volonté américaine «devrait nous donner une marge de manoeuvre» et «nous permettre de croire que les Etats-Unis considèrent qu’il y a encore un certain intérêt à pouvoir discuter avec d’autres membres de l’OMC».
«C’est l’une des raisons pour lesquelles je pense que nous devrions garder notre calme, écouter» les préoccupations des Etats-Unis «et nous demander comment nous pouvons les aider à y répondre», a-t-elle indiqué.
Même si la tension commerciale a baissé d’un cran jeudi après une volte-face des Etats-Unis sur les droits de douane imposés aux produits du Canada et du Mexique voisins, le bras de fer continue avec la Chine.
L’Union européenne est aussi en ligne de mire. Le président américain Donald Trump a annoncé fin février que l’UE --dont la raison d’être est, selon lui, «d’entuber» les Etats-Unis-- serait «prochainement» visée par une taxe de 25% sur ses produits à destination du marché américain, sans donner de date.
Il compte aussi imposer des droits de douane «réciproques» aux partenaires commerciaux des États-Unis à partir du 2 avril. Pour lui, cela implique de lisser les disparités. Par exemple, si un produit américain est taxé à 40% en arrivant en Inde, Washington mettra en place le même niveau de taxe dans l’autre sens.
La cheffe de l’OMC a indiqué qu’il s’agit d’un «moment difficile, un défi», et assuré «comprendre l’énorme inquiétude des gens».
Mais «nous ne devrions pas paniquer», et «je ne suis pas d’accord pour dire que le système est dans le chaos ou la tourmente», a-t-elle assuré.
Elle a également affirmé qu’»il n’y a pas lieu de réagir de manière excessive» aux annonces américaines, soulignant que ces dernières pouvaient varier d’un jour à l’autre. Elle a recommandé d’adopter une «approche coopérative avec les Etats-Unis» plutôt que répondre au «coup pour coup».
«Respirez un grand coup... Dialoguez», a-t-elle dit, reprenant une expression qu’elle avait utilisée en janvier lors de la réunion du Forum économique mondial à Davos.