Donald Trump vise maintenant à la fois sa cible préférée, la Chine, mais s’en prend également à des alliés comme l’Europe ou le Brésil.
Après quelques mois d’apaisement sur le front commercial, le président américain Donald Trump a brutalement relancé les hostilités ces derniers jours, en visant à la fois sa cible favorite, la Chine, mais aussi des alliés comme l’Europe ou le Brésil.
Voici un tour d’horizon des différents conflits commerciaux ouverts par les Etats-Unis depuis près de deux ans.
C’est un fil rouge du mandat de Donald Trump: les deux plus grandes économies au monde ont passé ces deux dernières années à batailler à grands coups de tarifs douaniers sur des centaines de milliards de dollars de produits.
Donald Trump mène cette guerre tarifaire pour obtenir notamment des autorités chinoises qu’elles mettent fin aux subventions massives d’Etat, au transfert forcé de technologies ou encore au vol de la propriété intellectuelle.
Prochaine échéance: le 15 décembre, date à laquelle de nouvelles taxes américaines doivent être mises en place.
En attendant, la perspective d’un accord commercial, qui a tiré les marchés vers le haut en novembre, a pris du plomb dans l’aile.
Le président américain assure désormais qu’il l’envisage toujours...après son éventuelle réélection en novembre 2020.
Depuis son élection, Donald Trump ne cesse de brandir la menace de droits de douanes sur les importations européennes.
Si les automobiles, poumon de l’économie allemande, sont régulièrement ciblées mais pour l’instant épargnées, les produits français sont désormais davantage dans le collimateur du chef de l’Etat américain.
En cause, l’intention de Paris de mettre en place une taxe sur le numérique que Washington estime préjudiciable pour les entreprises américaines, et en particulier les «Gafa».
Vins pétillants, fromages, produits de beauté et sacs à main pourraient donc être lourdement surtaxés - jusqu’à 100%, sur un montant de produits équivalant à 2,4 milliards de dollars - par les Etats-Unis.
Le ministre de l’Economie Bruno le Maire a d’ores et déjà prévenu que la France ne renoncera «jamais» à sa taxe et demandera à la Commission européenne une «riposte forte».
Autre front: l’interminable conflit en cours à l’Organisation mondiale du commerce à propos d’Airbus et Boeing, Européens et Américains s’accusant réciproquement d’aides publiques illégales. Les Etats-Unis ont été autorisés dans ce dossier en octobre par l’OMC à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés chaque année.
A première vue, le Brésil de Bolsonaro et l’Amérique de Trump ont tout pour être de solides alliées.
Mais le 2 octobre, le président américain a pris par surprise son homologue en imposant des droits de douane sur les importations brésiliennes d’acier et d’aluminium.
La même politique s’appliquera à l’Argentine qui comme le Brésil exporte la majorité de ces matières premières vers les Etats-Unis.
Donald Trump justifie cette décision par la nécessité de riposter à la baisse des devises de ces deux pays, et notamment le peso argentin qui dégringole en raison d’une grave crise financière.
Des mois de tensions et de négociations ont été nécessaires pour que l’Accord Etats-Unis Mexique Canada (AEUMC), nouvelle mouture du traité Aléna, voie le jour.
Ce nouvel accord doit permettre aux trois pays de continuer d’échanger des milliards de biens et de services sans droits de douane.
L’équilibre reste toutefois précaire puisqu’il n’a pas encore reçu l’aval de la chambre basse du Congrès américain, où l’opposition démocrate est majoritaire. L’approbation est également toujours en cours au Canada.
Les relations entre le Mexique, le Canada et leur voisin restent en outre tumultueuses.
Donald Trump met régulièrement le Mexique sous pression pour le forcer à agir contre l’afflux de migrants clandestins aux Etats-Unis.
Les différends commerciaux entre l’Inde et les Etats-Unis ne sont pas nouveaux et les deux pays se retrouvent souvent opposés au sein de l’OMC.
Cet été, Donald Trump a annoncé son souhait de mettre fin aux avantages commerciaux sur les importations de ce pays.
L’Inde bénéficiait de longue date du régime de préférences généralisées (GSP, Generalized System of Preferences) qui permettait un accès libre au marché américain. Or le président américain se plaignait de ne pas avoir la même contrepartie sur le marché indien.
En représailles, l’Inde a augmenté les barrières douanières sur 28 produits importés des États-Unis, dont des amandes, des pommes et des noix.