Le nombre de chômeurs inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) se maintient toujours au-dessus de la barre des 3 millions de personnes malgré une baisse de 0,4% du nombre de demandeurs d’emploi au deuxième trimestre, selon le ministère du Travail.
En incluant l’activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emplois s’établit à 5,389 millions. Il diminue de 0,2% sur le deuxième trimestre et croît de 0,8% sur un an, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
Sur un an, la hausse en catégorie A est de 0,2%. Elle est de 0,8% en catégorie A, B et C.
En catégorie A, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi baisse de 0,4 % (-11’100 inscrits) sur le deuxième trimestre et concerne désormais 3,01 millions de personnes selon les données publiées jeudi.
Ce nombre diminue de 1% chez les moins de 25 ans au deuxième trimestre (+3,4% sur un an), de 0,2% pour ceux âgés entre 25 et 49 ans (+0,3% sur un an) et de 0,5% pour les 50 ans et plus (-1% sur un an).
En France métropolitaine, le chômage des hommes diminue de 0,1% (+1,1% sur un an) au deuxième trimestre tandis que le chômage des femmes diminue lui de 0,7% (-0,5% sur un an).
Sur le front du chômage longue durée, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus (en catégorie A, B, C) diminue de 0,6% (+0,3% sur un an).
Les précédents résultats trimestriels publiés fin avril faisaient état d’une quasi stabilité du chômage. En incluant l’activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi était ainsi stable par rapport au trimestre précédent, fin 2023.
Quid du plein-emploi?
Reste que l’emploi ralentit un peu ... Au deuxième trimestre, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) reste orienté à la baisse, sur un rythme comparable à celui des deux trimestres précédents (-1,6% après -1,2% et -1,5%), portant à -4,9% la baisse sur un an, a indiqué l’Urssaf mercredi.
Le taux de chômage en France, qui atteignait 7,5% début 2024, devrait enregistrer une «légère hausse» pour s’établir à 7,6% en fin d’année, selon la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée début juillet.
Une hausse qui tranche avec les baisses quasi-continues depuis 2015, et qui complique l’objectif du chef de l’Etat d’atteindre le plein-emploi en 2027, soit un taux de chômage autour de 5%.
Atteindre le plein-emploi semble «peu probable», estime auprès de l’AFP l’économiste, membre des Economistes atterrés (opposés à l’orthodoxie néo-libérale), Henri Sterdyniak, estimant que le taux de chômage mesuré par l’Insee - qui permet des comparaisons internationales- «est actuellement sur un plateau».
«Ce qui manque c’est une forte reprise de l’activité qu’on ne voit pas du tout», ajoute-t-il.
Plus optimiste, Mathieu Plane, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), juge les résultats du deuxième trimestre «relativement positifs vu le contexte d’un ralentissement assez net de l’économie, on aurait pu avoir une nette remontée du chômage».
«Il y a une forme de résilience du marché du travail», poursuit-il. «Finalement, le climat de confiance du côté des entreprises n’est pas extraordinairement bon mais pas mauvais non plus.»
Dans un contexte politique incertain, au lendemain d’élections législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire, les réformes pour tenter d’inverser la tendance sont en suspens.
Ainsi, le gouvernement a du renoncer à sa réforme controversée de l’assurance-chômage, qui devait durcir davantage les règles d’indemnisation.
Celle-ci prévoyait de réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers moi/hs pour être indemnisé, contre 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement.
En attendant de nouvelles mesures, le gouvernement doit prolonger les règles actuelles d’indemnisation de l’assurance chômage. Un décret devrait prolonger les règles jusqu’au 30 octobre (et non au 30 septembre comme prévu initialement), a-t-on appris de source syndicale.