La croissance des crédits accordés au secteur privé en zone euro a de nouveau fortement ralenti en septembre, plombée par l’envolée des taux qui tarit la demande, a indiqué mercredi la BCE à la veille de sa réunion qui doit décider de la suite à donner à sa lutte contre l’inflation.

Les prêts au secteur privé, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de seulement 0,3% sur un an durant le mois de septembre, après 0,7% en août.

L’indicateur poursuit ainsi un ralentissement continu entamé en octobre 2022. Le relèvement des taux depuis juillet 2022 par la BCE pour lutter contre l’inflation en zone euro conduit à ralentir fortement la demande de crédit par les entreprises et ménages.

Dans le détail, la croissance ajustée des prêts accordés aux entreprises a ralenti à 0,2% en septembre, contre 0,7% en août. Pour les ménages, ce taux atteint 0,8% en septembre, après 1,0% le mois précédent.

Le crédit pour l’achat d’un logement en particulier est proche de stagner, à 0,2%, contre 0,5% en août, selon la BCE.

Utilisée par la BCE comme indicateur avancé de l’inflation, la masse monétaire M3 a de son côté reculé de 1,2% en septembre, après 1,3% en août.

La contraction de cet indicateur, entamée en juillet, est une grande première depuis la grande crise financière de 2008, prouvant que la politique restrictive de l’institution porte ses fruits.

L’agrégat comprend en effet les espèces en circulation, les crédits à plus de deux ans ainsi que les dépôts des ménages et des entreprises.

Après dix hausses d’affilée des taux d’intérêt de la BCE, ces signaux, conjugués à l’inflation en net recul dans la zone euro, devraient conduire l’institution à faire une pause dans ce cycle inédit de resserrement monétaire, lors de sa réunion de politique monétaire qui a lieu jeudi.