En revanche, «la plupart des participants ont reconnu qu’il existait toujours des risques» de persistance de l’inflation qui pourraient «nécessiter de resserrer encore la politique monétaire».
La hausse des taux d’intérêt décidée lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC), les 25 et 26 juillet, n’a pas fait l’unanimité parmi les participants, selon le compte-rendu publié mercredi.
A l’issue de cette réunion, «quelques membres ont indiqué être favorables à un maintien des taux ou qu’ils pourraient soutenir une telle proposition», selon les «minutes» de la Fed.
A l’issue de cette réunion, le FOMC avait au final décidé d’augmenter une nouvelle fois ses taux de 25 points de base, amenant ses derniers dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, estimant que l’inflation aux Etats-Unis restait encore supérieure à sa cible de 2% par an.
Publié quelques jours après la réunion, l’indice PCE, qui est celui privilégié par la Fed pour sa politique monétaire, s’est établi à 3% sur un an au mois de juin, son plus faible niveau depuis le début de l’année 2021.
Néanmoins, l’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, restait à 4,1% sur un an, bien qu’également en baisse, en particulier du fait d’une diminution toujours moins marquée dans les services, et tout particulièrement le logement.
Si des avis divergents se sont exprimés concernant la hausse des taux, l’ensemble des participants a en revanche estimé que «maintenir le niveau actuel de restriction (de la politique monétaire, NDLR) devrait permettre de se rapprocher de l’objectif» de 2% d’inflation en rythme annuel, «tout en donnant le temps au comité d’évaluer ce progrès».
Par ailleurs, «la plupart des participants ont reconnu qu’il existait toujours des risques» de persistance de l’inflation qui pourraient «nécessiter de resserrer encore la politique monétaire».
Mardi le président de la Fed de Minneapolis, et membre du FOMC, Neel Kashkari a estimé qu’il était encore trop tôt pour «annoncer que nous en avons terminé» avec les hausses des taux, jugeant cependant que la Fed devait «prendre le temps nécessaire afin de disposer de données» suffisantes avant de décider d’une nouvelle hausse.
Selon les économistes de la Fed, l’inflation, tant globale que sous-jacente, devrait poursuivre son reflux, les indicateurs «indiquant un ralentissement du rythme d’augmentation des prix des logements ainsi que des services hors logement pour le reste de l’année 2023», avec une inflation qui devrait être revenue à 2,2% en 2025.
Pour Kieran Clancy, économiste pour Pantheon Macroeconomics, il faut s’attendre à «une amélioration de l’inflation sous-jacente des services» avant la prochaine réunion de la Fed et les données publiées avant la réunion devraient «jouer en faveur d’une pause».
Après la parution du compte-rendu («minutes») de la Fed, Wall Street réagissait assez peu, ses indices restant proches de l’équilibre.
Le dollar s’est en revanche un peu renforcé: l’euro était en baisse de 0,08% avant la publication mais désormais de 0,26%, à 19H10 GMT, à 1,0877 dollar pour un euro.
La prochaine réunion de la Fed est prévue les 19 et 20 septembre.