Ems-Chemie soigne la rémunération de ses actionnaires au sortir d’un exercice 2024 compliqué et en dépit de perspectives mitigées. Les efforts consentis au niveau de la rentabilité ont porté leurs fruits et devraient continuer à le faire, mais le chimiste le chimiste grison n’espère guère plus de croissance sur l’année entamée que sur celle écoulée.

Le chiffre d’affaires s’est étiolé l’an dernier de 5,4% à 2,07 milliards de francs, un affaissement attribué pour près de 4% à l’appréciation du franc. La marge opérationnelle (Ebit) a par contre enflé de 3,5 points de pourcentage pour atteindre 26,0%, soutenue notamment par les spécialités chimiques. Le résultat afférent s’est ainsi envolé de près de 10% à 539 millions.

Une multiplication par plus de deux de la charge fiscale notamment a bridé à 1,1% l’essor du bénéfice net, à 466 millions, détaille un compte-rendu diffusé vendredi.

Le conseil d’administration offrira aux actionnaires une rémunération par titre en hausse de 1,25 franc, à 17,25 francs.

La performance comble confortablement la plupart des attentes des analystes consultés par AWP, qui tablaient certes en moyenne sur des revenus marginalement supérieurs, mais aussi sur des excédents sensiblement plus modestes. Le bénéfice net époussette le plafond du couloir des projections.

Le rétablissement de la demande se fait attendre

La direction laisse augurer un exercice 2025 du même acabit que le précédent, avec un excédent d’exploitation en petite hausse, malgré des recettes en recul. Le bourgeonnement observé de barrières commerciales n’inquiète pas outre-mesure la firme de la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher, qui assure avoir adapté ses voies d’approvisionnement comme d’écoulement au préalable.

La feuille de route pour l’année en cours interloque les analystes. Konstantin Wiechert, pour Baader Helvea, suppute un transfert d’activités de l’Europe vers l’Asie, qui permettrait à Ems-Chemie d’alléger ses dépenses pour les matières premières et d’optimiser ainsi encore sa rentabilité malgré une baisse de ses revenus.

Les spécialités chimiques ont certes atténué l’impact des turbulences l’an dernier, sans pour autant immuniser complètement Ems-Chemie contre les aléas sur les marchés, observe de son côté Sibylle Bischofberger, chez Vontobel.

A la Banque cantonale de Zurich, Walter Bamert va devoir retravailler ses projections pour l’exercice en cours, qui prévoyaient notamment une croissance des ventes de l’ordre de 6%.

A l’approche de 10h00, la nominative Ems-Chemie s’affaissait de 0,7% à 643 francs, dans un SPI tout juste à l’équilibre.